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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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La porte ne s'ouvrait pas; les tribus4 genaient la circulation, ce qui leur etait fort indifferent, mais une chose faillit leur faire perdre patience. L'art classique ne put voir tranquillement ces hordes de barbares qui allaient envahir son asile; il ramassa toutes les balayures et toutes les ordures du theatre, et les jeta des combles sur les assiegeants. M. de Balzac recut pour sa part un trognon de chou. Le premier mouvement fut de se facher; c'etait peut-etre ce qu'avait espere l'art classique; Ie tumulte aurait amene la police qui aurait saisi les perturbateurs, et les perturbateurs auraient ete naturellement bien lapides. Les jeunes gens sentirent que Ie moindre pretexte serait bon, et ne Ie donnerent pas.
La porte s'ouvrit a trois heures et se referma. Seuls dans la salle, ils s'organiserent. Les places reglees, il n'etait encore que trois heures et demie; que faire jusqu'a sept? On causa, on chanta, mais la conversation et les chants s'epuisent. Heureusement qu'on etait venu trop tot pour avoir dine, alors on avait apporte des cervelas, des saucissons, du jambon, du pain, etc. On dlna done, les banquettes servirent de tables et les mouchoirs de serviettes. Comme on n'avait que cela a faire, on dlna si longtemps qu'on etait encore a table quand Ie public entra. A la vue de ce restaurant, les locataires des loges se demanderent s'ils revaient. En meme temps, leur odorat etait offense par l'ail des saucissons*.
Mme VICTOR HUGO. Victor Hugo raconte -par un temoin de sa vie.
Примечания:
1. Романтики, пришедшие поддержать пьесу Виктора Гюго 2. Клакеры, которым платили, чтобы они аплодировали пьесе. 3 На которой тогда находился Театр-Франсез. 4. Имеются в виду "молодые дикари", пришедшие поддержать пьесу.
Вопросы:
* Determinez les elements a la fois pittoresques et realistes contenus dans cette page. Montrez que la bonne humeur n 'en est pas exclue.
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alfred de musset (1810-1857)
APRES l'echec de La Nuit venitienne (1830), MUSSET, alors tout juste age de vingt ans, tourna Ie dos a la scene. Il n'en continua -pas moins d'ecrire de;, pieces, soit en les rassemblant sous Ie titre un peu disabuse de Spectacle dans un Fauteuil (1832), soit en les publiant dans Ia Revue des Deux Mondes ou Le Constitutionnel, mais sans penser, semble-t-il, qu'elles pussent etre un jour representees. Or, par un curieuxparadoxe, de tout Ie ttleatre'romantique, c'est celui de Musset qui est reste Ie plus vivant et qui, aujourd'hui encore, est joue Ie plus volontiers.
C'est que l'ecrivain, plutot que de pretendre realiser d'ambitieuses formule:,, ecoutait Ia voix de son согиг. Un caur dechire, ecartele entre un pessimisme foncier et une Ironie prompte a decouvrir Ie ridicule des choses. Dans nombre de ses pieces, Musset s'est d'ailleurs dedouble sous Ia forme d'un heros devore de tristesse, tel qu'est Fantasia, et d'un personnage de franc bon sens, tel qu'est son ami Spark...
FANTASIO(1834) SPARK. — Tu me fais l'effet d'etre revenu de tout.
FANTASIO. — Ah ! pour etre revenu de tout, mon ami, il faut etre alle dans bien des endroits.
SPARK. — Eh bien, done?
FANTASIO. — Eh bien, done! ou veux-tu 'que j'aille? Regarde cette vieille ville enfumee; il n'y a pas de places, de rues, de ruelles ou je n'aie traine ces talons uses, pas de maisons ou je ne sache quelle est Ia fille ou Ia vieille femme dont Ia tete stupide se dessine eternellement a Ia fenetre; je ne saurais faire un pas sans marcher sur mes pas d'hier; eh bien, mon eher ami, cette ville n'est rien aupres de ma cervelle. Tous les reeoins m'en sont cent fois plus connus; toutes les rues, tous les trous de mon imagination sont cent fois plus fatigues; je m'y suis promene en cent fois plus de sens, dans cette cervelle delabree, moi son seul habitant! Je m'y suis grise dans tous les cabarets; je m'y suis roule comme un roi absolu dans un carrosse' dore; j'y ai trotte en bon bourgeois sur une mule paeifique, et je n'ose seulement pas у entrer comme un voleur, une lanterne sourde a la main.
SPARK. — Je ne comprends rien a ce travail perpetuel sur toi-meme. Moi, quand je fume, par exemple, ma pensee se fait fumee de tabac; quand je bois, eile se fait vin d'Espagne ou biere de Flandre; quand je baise Ia
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main de ma maitresse, eile entre par Ie bout de ses doigts effiles pour se repandre dans tout son etre sur des courants electriques; il me faut Ie parfum d'une fleur pour me distraire, et de tout ce que renferme l'universelle nature, Ie plus chetif objet suffit pour me changer en abeille et me faire voltiger 5a et la avec un plaisir toujours nouveau.
FANTASIO. — Tranchons Ie mot2 tu es capable de pecher a Ia ligne?
SPARK. — Si cela m'amuse, je suis capable de tout.
FANTASIO — Meme de prendre Ia lune avec les dents ?
SPARK. — Cela ne m'amuserait pas.
FANTASIO — Ah, ah! qu'en sais-tu? Prendre Ia lune avec les dents n'est pas a dedaigner. Allons jouer au trente et quarante4.
SPARK. — Non, en verite.
FANTASIO. — Pourquoi?
SPARK. — Parce que nous perdrions notre argent.
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