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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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BERN ARD. — Eh bien, meprise-moi, mais je deteste l'idee de Ia mort. J'aime la vie, je veux vivre avec ma femme et mes gosses.
JEAN. — Oui, je te meprise et ce que je meprise Ie plus en toi, c'est ta betise. Tu ne comprends done pas que, tant qu'ils1 seront la, tu ne pourras jamais vivre et que, s'ils restent la, tes enfants ne pourront pas vivre?
BERNARD. — Allons done! On vit toujours, plus ou moins bien, voila tout. Et tant qu'il у a de la vie, il у a de l'espoir2.
JEAN. — Non, dans cette nuit qui n'en unit pas, il n'y a d'espoir que dans la lutte.
BERNARD. — Une lutte qui te conduit a la mort, tout droit.
JEAN. — Eh bien, plutot mourir debout que vivre a genoux.
BERN ARD. — Et quand tu seras mort, debout, que pourras-tu encore esperer?
JEAN. — Que mes enfants vivront libres. Et veux-tu me dire a quoi ressemblerait Ie visage de notre pays lorsque Ie soleil se levera par-dessus cette nuit qui nous etouffe si aueun homme de chez nous ne se revoltait? Quoi! attendre tous, les bras croises par la peur, que d'autres hommes viennent nous delivrer? Voila ou serait notre defaite, cette fois definitive.
BERNARD. — Mon petit Jean, tu es un obsede de la defaite. Nous sommes battus, c'est entendu, mais je ne me sens pas du tout humilie, mon vieux, chacun son tour, ils l'ont ete, nous Ie sommes, ils Ie seront.
JEAN. — Non, ceux-la sont des mots depasses3 je suis antinazi comme on etait huguenot4 contre les papistes au temps ou les religions etaient Vivantes.
BERNARD. — Tu veux ressusciter les guerres de religion? au nom de quoi?
Mais quelle est ta religion? JEAN. — La liberie*.
BERNARD. — Tu es devenu completement fou.
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JEAN. — Oui, j'ai cm que j'allais devenir fou; mais apres m'avoir accable, Ie desespoir m'a revolte, la revolte m'a uni a d'autres revoltes et c'est maintenant une merveilleuse camaraderie.
BEPvNARD. — Toi, tu veux te faire tuer pour que d'autres soient heureux sur la terre quand tu n'y seras plus.
JEAN. — Si tu connaissais la douceur, Ie repos d'une camaraderie d'hommes.
BERNARD. — Et Louise? JEAN. — Parce que je l'aime, je veux lui epargner cette honte d'etre mariee a un homme qui accepte tout pour cette seule raison qu'il a peur. BERNARD. — Ainsi Louise te pousse a cette aventure? JEAN. — Nous n'en parlons jamais, mais elle pense comme moi et lorsqu'elle saura plus tard, je sais qu'elle m'approuvera... BERNARD. — ... De risquer ta vie, la prison, Ie deshonneur? JEAN. — Le deshonneur. ( Un silence. Il reprend.) Par certains mots, par certains silences, je sais que Louise est ma meilleure camarade de combat.
BERNARD. — De combat! Pauvre Louise! Ah! Je voudrais bien voir la tete de tes autres copains, ils doivent etre jolis.
JEAN. — Ils te deplairaient surement. Tu n'as jamais beaucoup aime les revoltes.
BERNARD. — C'est vrai.
JEAN. — Tu as toujours ete un conservateur.
BERNARD. — Et je m'en vante.
JEAN. — Mais conservateur de quoi? Du desordre social? de l'injustice? de la misere? du chomage? Conservateur de l'esclavage? Moi, meme si j'etais ne marchand d'esclaves, j'eusse ete contre l'esclavage.
BERNARD. — Et ta charite qui eut ete chretienne il у a des siecles, aujourd'hui te pousse a jeter des bombes.
JEAN. — Quand, plus tard, tu sauras qui travaille avec nous, tu seras bien epate5
BERNARD. — On coudoie6 des archeveques dans ta bande?
JEAN. — Les archeveques sont assez rares, mais des cures on en trouve,
et plus que tu ne penses.
BERNARD. — Naturellement, les cures se fburrent7 partout. Mais il у a
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aussi des communistes, j'imagine? JEAN. —On Ie dit. BERNARD. — Et vous etes armes? JEAN —Il parat.
BERNARD. — Eh bien! si les troupes allemandes devaient deguerpir d'un seul coup, ce serait du joli en France! Une fameuse explosion! JEAN. —Si tu pouvais dire vrai!
BERNARD. — Tu es inconscient. Allez, va te recoucher et demain matin...
JEAN. —Je pars au soleil levant*.
IIе partie
Примечания:
1. Немецкие оккупанты. 2. Пословица. Бернар в данном случае демонстрирует свою душевную низость. 3. Il faut comprendre: се sont la des mots depasses 4. Протестанты-кальвинисты. Паписты — сторонники папы римского, т.е. католики. Эти партии были противниками в религиозных войнах во Франции в XVI в. 5. Поражен, изумлен (разг.) 6. Встречаются, имеются. Litteralement: on heurte du coude. 7. Проникают, влезают (разг.)
Вопросы:
* Dans quelle mesure la liberie peut-elle devenir une religion?
** Quelles sont les differentes raisons qui ontpousse Jean dans la Resistance?
henry de montherlant (ne en 1896)
IL est certainement un des plus importants prosateurs que la France ait produits depuis Chateaubriand. MONTHERLANT n'etait encore qu'un tout jeune homme que Romain Rolland Ie saluait comme «la plus grande force qui existat dans les lettres francaises».
Assez curieusement, dans la seconde partie de sa carriere, Ie romancier des Bestiaires (1926) et des Jeunes Filles (1936-1939) s'est tourne vers Ie theatre pour у donner comme de nouveaux prolongements a son ceuvre. Mais, ecrivant pour la scene, il est reste fidele a ce sens royal du grand style qui con?re a une ceuvre telle que Le Maitre de Santiago une place eminente dans Ia litterature dramatique de notre temps.
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