Научная литература
booksshare.net -> Добавить материал -> Лингвистика -> Може Г. -> "Курс французского языка Том 4" -> 143

Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
Скачать (прямая ссылка): kursfrancyazt42002.pdf
Предыдущая << 1 .. 137 138 139 140 141 142 < 143 > 144 145 146 147 148 149 .. 189 >> Следующая

SILVIA. — Tiens, tout ce que tu dis avoir senti en me voyant est precisement l'histoire de tous les valets qui m'ont vue.
DORANTE. — Ma foi, je ne serais pas surpris quand ce serait aussi l'histoire de tous les maitres.
SILVIA. — Le trait est joli assurement; mais je te Ie repete encore. Je ne suis pas faite aux cajoleries de ceux dont la garde-robe ressemble a la tienne.
DORANTE. — C'est-a-dire que ma parure ne te plait pas.
SILVIA. — Non, Bourguignon, laissons la l'amour et soyons bons amis.
DORANTE. — Rien que cela? ton petit traite n'est compose que de deux
clauses impossibles.
SILVIA (a part). — Quel homme, pour un valet! (Haut.) Il faut pourtant qu'il s'execute; on m'a predit que je n'epouserais jamais qu'un homme de condition6, et j'ai jure depuis de n'en ecouter jamais d'autre.
DORANTE. — Parbleu! cela est plaisant: ce que tu as jure pour homme, je l'ai jure pour femme, moi, j'ai fait Ie serment de n'aimer serieusement qu'une fille de condition.
SILVIA. — Ne fecarte done pas de ton projet.
DORANTE. — Je ne m'en ecarte peut-etre pas tant que nous Ie croyons: tu as l'air bien distingue; et l'on est quelquefois fille de condition sans Ie savoir.
SILVIA (riant). — Ah! Ah! Ah! Je te remercierais de ton eloge si ma mere n'en faisait pas les frais.
DORANTE. — Eh bien! venge-t'en sur la mienne, si tu me trouves assez bonne mine pour cela.
361
SILVIA (a fart). — II Ie meriterait. (Haut.) Mais ce n'est pas la de quoi il est question: treve de badinage; c'est un homme de condition qui m'est predit pour epoux, et je n'en rabattrai rien.
DURANTE. — Parbleu! si j'etais tel, la prediction me menacerait; j'aurais peur de la verifier. Je n'ai pas de foi a l'astrologie; mais j'en ai beaucoup aton visage.
SILVIA (a fart). — II ne tarit point... (Haut.) Finiras-tu? Que t'importe Ia prediction, puisqu eile t'exclut?
DORANTE. — Elle n'a pas predit que je ne t'aimerais point.
SILVIA. — Non: mais eile a dit que tu ne gagnerais rien; et moi, je te Ie confirme.
DORANTE. — Tu fais fort bien, Lisette; cette fierte-la te va a merveille; et, quoiqu'elle me fasse mon proces, je suis pourtant bien aise de te la voir; je te Tai souhaitee d'abord que7 je t'ai vue: il te fallait encore cette grace-la; et je me console d'y perdre parce que tu у gagnes.
SILVIA (a fart). — Mais, en verite, voila un garcon qui me surprend, malgre que j'en aie8 (Haut.) Dis-moi: qui es-tu, toi qui me paries ainsi?
DORANTE. — Le fils d'honnetes gens qui n'etaient pas riches.
SILVIA. — Va, je te souhaite de bon cceur une meilleure situation que la tienne, et je voudrais pouvoir у contribuer: la fortune a tort avec toi.
DORANTE. — Ma fbi! l'amour a plus de tort qu'elle: j'aimerais mieux qu'il me fut permis de te demander ton cceur que d'avoir tous les biens du monde.
SILVIA (a part). — Nous voila, grace au Ciel, en conversation reglee9. (Haut.) Bourguignon, je ne saurais me facher des discours que tu me tiens; mais, je t'en prie, changeons d'entretien; venons a ton maitre. Tu peux te passer de me parier d'amour, je pense.
DORANTE. — Tu pourrais bien te passer de m'en faire sentir, toi.
SILVIA. — Ah! je me facherai; tu m'impatientes. Encore une fois, laisse la ton amour.
DORANTE. — Quitte dont ta figure.
SILVIA (apart). — A la fin, je crois qu'il m'amuse... (Haut.) Eh bieh!
362
Sour-guignon, tu ne veux done pas finir? Faudra-t-il que je te quitte? (A part.) Je devrais deja l'avoir fait.
DURANTE. — Attends, Lisette; je voulais moi-meme te parier d'autre chose; mais je ne sais plus ce que c'est...
SILVIA. — J'avais de mon cote quelque chose a te dire, mais tu m'as fait perdre mes idees aussi, a moi.
DURANTE. — Je me rappelle de10 t'avoir demande si ta maitresse te valait.
SILVIA.— Tu reviens a ton chemin par un detour: adieu.
DURANTE. — Eh! non, te dis-je, Lisette; il ne s'agit que de mon maitre.
SILVIA. — Eh bien! soit: je voulais te parier de lui aussi, et j'espere que tu voudras bien me dire confidemment ce qu'il est. Ton attachement pour lui m'en donne bonne opinion: il faut qu'il ait du merite, puisque tu Ie sers.
DURANTE. — Tu me permettras peut-etre bien de te remercier de ce que tu me dis la, par exemple?
SILVIA. —Veux-tu bien ne prendre pas garde a l'imprudence que j'ai eue de Ie dire?
DURANTE. — Voila encore de ces reponses qui m'emportent". Fais comme tu voudras, je n'y resiste point; et je suis bien malheureux de me trouver arrete par tout ce qu'il у a de plus aimable au monde.
SILVIA. — Et moi, je voudrais bien savoir comment il se lait que j'ai la bonte de fecouter; car assurement cela est singulier.
DURANTE. — Tu as raison; notre aventure est unique.
SILVIA (apart). — Malgre tout ce qu'il m'a dit, je ne suis point partie, je ne pars point, me voila encore, et je reponds! En verite cela passe la raillerie12. (Haut.) Adieu.
DURANTE. — Achevons ce que nous voulions dire.
SILVIA. — Adieu, te dis-je; plus de quartier11. Quand ton maitre sera venu, je tacherai, en faveur de ma maitresse, de Ie connaitre par moi-meme, s'il en vaut la peine*.
Предыдущая << 1 .. 137 138 139 140 141 142 < 143 > 144 145 146 147 148 149 .. 189 >> Следующая

Реклама

c1c0fc952cf0704ad12d6af2ad3bf47e03017fed

Есть, чем поделиться? Отправьте
материал
нам
Авторские права © 2009 BooksShare.
Все права защищены.
Rambler's Top100

c1c0fc952cf0704ad12d6af2ad3bf47e03017fed