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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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theatre.
La scene que nous empruntons a Polyeucte (1643) prouve, precisement, que Corneille n 'est pas seulement un poete du sublime, mais qu 'il salt etre aussi un peintre de Tamour.D'un amour, il est vrai, toutinspire de Ti deal precieux, c'est-a-dire fionde essentiellement sur Vestime, ou тёте sur Vadmiration.
POLYEUCTE (1643)
Pauline, mariee centre son gre a Polyeucte. est restee eprise de Severe. Celui-ci, qui s'est convert de gloire sur les champs de bataille, vient' lui rendre visite dans l'espoir de reconquerir celle que, ie son cote, il n 'a jamais cesse d'aimer.
PAULINE
Oui, je Iі aime, seigneur, et n'en fais point d'excuse;
Que tout autre que moi vous flatte et vous abuse,
Pauline а Гате noble et parle a cceur ouvert.
Le bruit de votre mort3 n'est point ce qui vous perd;
Si Ie Ciel en mon choix eut mis mon hymenee,
A vos seules vertus je me serais donnee,
Et toute la rigueur de votre premier sort4
Contre votre merite eut fait un vain effort.
Je decouvrais en vous d'assez illustres marques5
Pour vous preferer тёте aux plus heureux monarques;
Mais puisque mon devoir m'imposait d'autres lois,
De quelque amant pour moi que mon pere eut fait choix,
Quand a ce grand pouvoir que la valeur vous donne
Vous auriez ajoute l'eclat d'une couronne,
Quand je vous aurais vu, quand je l'aurais hai,
347
J'en aurais soupire, mais j'aurais obei,
Et sur mes passions ma raison souveraine*
Eut blame mes soupirs et dissipe ma haine.
SEVERE
Que vous etes heureuse, et qu'un peu de soupirs
Fait un aise remede a tous vos deplaisirs!
Ainsi de vos desirs toujours reine7 absolue,
Les plus grands changements vous trouvent resolue;
De la plus forte ardeur8 vous portez vos esprits
Jusqu'a l'indifference et peut-etre au mepris;
Et votre fermete fait succeder sans peine
La faveur au dedain, et l'amour a la haine.
Qu'un peu de votre humeur ou de votre vertu9
Soulagerait les maux de ее10 cceur abattu!
Un soupir, une larme a regret epandue
M'aurait deja gueri de vous avoir perdue;
Ma raison pourrait tout sur l'amour affaibli
Et de l'indifference irait jusqu'a l'oubli;
Et mon feu" desormais se reglant sur Ie votre,
Je me tiendrais heureux entre les bras d'une autre.
O trop aimable12 objet, qui m'avez trop charme,
Est-ce la comme on aime, et m'avez-vous aime?
PAULINE
Je vous Tai trop fait voir, seigneur; et si mon ame Pouvait bien etouffer les restes de sa flamme, Dieux, que j'eviterais de rigoureuxtourments13! Ma raison, il est vrai, dompte mes sentiments; Mais quelque autorite que sur eux eile ait prise, Elle n'y regne pas, eile les tyrannise14; Et quoique Ie dehors soit sans emotion, Le dedans n'est que trouble et que sedition. Un je ne sais quel charme encor vers vous m'emporte* Votre merite est grand, si ma raison est forte: Je Ie vois, encor tel qu'il alluma mes feux, D'autant plus puissamment solliciter mes vceux Qu'il est environne de puissance et de gloire, Qu'en tous lieux apres vous il traine Ia victoire,
Que j'en sais mieux Ie prix, et qu'il n'a point decu Le genereux15 espoir que j'en16 avais concu. Mais ce meme devoir qui Ie vainquit dans Rome, Et qui me range ici dessous17 les lois d'un homme, Repousse encor si bien reffort de tant d'appas18 Qu'il dechire mon ame et ne l'ebranle pas. C'est cette vertu meme, a nos desirs cruelle, Que vous louiez alors en blasphemant contre elle: Plaignez-vous-en encor; mais louez sa rigueur, Qui triomphe a la fois de vous et de mon cceur; Et voyez qu'un devoir moins ferme et moins sincere • N'aurait pas merite l'amour du grand Severe***.
SEVERE
Ah! madame, excusez une aveugle douleur, Qui ne connait plus rien que l'exces du malheur: Je nommais inconstance et prenais pour un crime De ce juste devoir reffort Ie plus sublime. De grace, montrez moins a mes sens desoles La grandeur de ma perte et ce que vous valez; Et, cachant par pitie cette vertu si rare, Qui redouble mes feux lorsqu'elle nous separe, Faites voir des defauts qui puissent a leur tour Affaiblir ma douleur avecque19 mon amour.
PAULINE
Helas! cette vertu, quoique enfin" invincible, Ne laisse que trop voir une ame trop sensible. Ces pleurs en sont temoins, et ces laches soupirs Qu'arrachent de nos feux les cruels souvenirs: Trop rigoureux effets d'une aimable presence Contre qui mon devoir a trop peu de defense! Mais si vous estimez ce vertueux devoir, Conservez-m'en la gloire, et cessez de me voir; Epargnez-moi des pleurs qui coulent a ma honte: Epargnez-moi des feux qu'a regret je surmonte; Enfin epargnez-moi ces tristes entretiens, Qui ne font qu'irriter21 vos tourments et les miens.
SEVERE
Que je me prive ainsi du seul bien qui me reste ! PAULINE
Sauvez-vous d'une vue a tous les deux funeste. SEVERE
Quel prix22 de mon amour! quel fruit de mes travaux! PAULINE
C'est Ie remede seul" qui peut guerir nos maux. SEVERE
Je veux mourir des miens: aimez-en la memoire. PAULINE
Je veux guerir des miens: ils souilleraient ma gloire24. SEVERE
Ah ! puisque votre gloire en prononce l'arret, JJ faut que ma douleur cede a son interet. Est-il rien que sur moi cette gloire n'obtienne? * Elle me rend les soins que je dois a la mienne. Adieu: je vais chercher au milieu des combats Cette immortalite que donne un beau trepas Et remplir dignement, par une mort pompeuse", De mes premiers exploits l'attente avantageuse26, Si toutefois, apres ce coup mortel du sort, J'ai de la vie assez pour chercher une mort.
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