Научная литература
booksshare.net -> Добавить материал -> Лингвистика -> Може Г. -> "Курс французского языка Том 4" -> 141

Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
Скачать (прямая ссылка): kursfrancyazt42002.pdf
Предыдущая << 1 .. 135 136 137 138 139 140 < 141 > 142 143 144 145 146 147 .. 189 >> Следующая

PHEDRE
Consumee par la passion criminelle qu'elle porte a son beau-fils, Hippolyte, Phedre a decide de mourir. Mais soudain, eile apprend ta mort de son mari Thesee, pere d'Hippolyte. Reprenant alors courage, eile fait venir Ie jeune homme pour lui avouer son amour.
354
PHEDRE, a CEnone'
Le voici. Vers mon cceur tout mon sang se retire. J'oublie, en Ie voyant, ce que je viens lui dire2.
CENONE
Souvenez-vous d'un fils qui n'espere qu'en vous. PHEDRE
On dit qu'un prompt depart3 vous eloigne de nous,
Seigneur. A vos douleurs je viens joindre mes larmes.
Je vous viens pour un fils expliquer4 mes alarmes.
Mon fils n'a plus de pere: et Ie jour n'est pas loin
Qui de ma mort encor doit Ie rendre temoin.
Deja mille ennemis5 attaquent son enfance.
Vous seul pouvez contre eux embrasser sa defense.
Mais un secret remords agite mes esprits6. Je crains d'avoir
ferme votre oreille a ses cris. Je tremble que sur lui votre juste
colere Ne poursuive bientot une odieuse mere7.
HIPPOLYTE Madame, je n'ai point des sentiments si bas.
PHEDRE
Quand vous me hai'riez, je ne m'en plaindrais pas,
Seigneur. Vous m'avez vue attachee8 a vous nuire;
Dans Ie fond de mon cceur vous ne pouviez pas lire.
A votre inimitie j'ai pris soin de m'offrir9.
Aux bords que j'habitais je n'ai pu vous souffrir.
En public, en secret, contre vous declaree,
Tai voulu par des mers en10 etre separee;
J'ai meme defendu, par une expresse loi,
Qu'on osat prononcer votre nom devant moi.
Si pourtant a l'offense on mesure la peine,
Si Ia haine peut seule attirer votre haine,
Jamais femme ne fut plus digne de pitie,
Et moins digne, Seigneur, de votre inimitie.
355
HIPPOLYTE
Des droits de ses enfants une mere jalouse Pardonne rarement au fils d'une autre epouse". Madame, je Ie sais. Les soupcons importuns12 Sont d'un second hymen11 les fruits les plus communs. Toute autre aurait pour moi pris les memes ombrages14 Et j'en aurais peut-etre essuye plus d'outrages.
PHEDRE
Ah! Seigneur, que Ie Ciel, j'ose ici l'attester15,
De cette loi commune a voulu m'excepter!
Qu'un soin16 bien different me trouble et me devore!
HIPPOLYTE
Madame, il n'est pas temps de vous troubler encore.
Peut-etre votre epoux voit encore Ie jour;
Le Ciel peut a nos pleurs accorder son retour17.
Neptune Ie protege, et ce dieu tutelaire
Ne sera pas en vain implore par mon pere.
PHEDRE
On ne voit point deux fois Ie rivage des morts, Seigneur. Puisque Thesee a vu les sombres bords, En vain vous esperez qu'un dieu vous Ie renvoie; Et l'avare Acheron18 ne lache point sa proie. Que dis-je? Il n'est point mort, puisqu'il respire en vous. Toujours devant mes yeux je crois voir mon epoux. Je Ie vois, je lui parle; et mon cceur... Je m'egare, Seigneur, ma fblle ardeur malgre moi se declare.
HIPPOLYTE Je vois de votre amour l'effet prodigieux. Tout mort qu'il est, Thesee est present a vos yeux; Toujours de son amour votre ame est embrasee.
PHEDRE
Oui, Prince, je languis19, je brule pour Thesee. Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers,
356
Volage adorateur de mille objets divers, Qui va du dieu des morts deshonorer la couche21; Mais fidele, mais fier, et meme un peu farouche, Charmant, jeune, trainant tous les cceurs apres soi22, Tel qu'on depeint nos dieux, ou tel que je vous voi23. Il avait votre port24, vos yeux, votre langage, Cette noble pudeur colorait son visage Lorsque de notre Crete25 il traversa les flots, Digne sujet des vceux des filles de Minos26. Que faisiez-vous alors? Pourquoi, sans Hippolyte, Des heros de Ia Grece assembla-t-il l'elite? Pourquoi, trop jeune encor, ne putes-vous alors Entrer dans Ie vaisseau qui Ie mit sur nos bords? Par vous aurait peri Ie monstre de la Crete27 Malgre tous les detours de sa vaste retraite28. Pour en developper l'embarras incertain29, Ma sceur30 du fil fatal31 eut arme votre main. Mais non, dans ce dessein je l'aurais devancee: L'amour m'en32 eut d'abord33 inspire la pensee. C'est moi, Prince, c'est moi dont l'utile secours Vous eut du Labyrinthe enseigne les detours, Que de soins m'eut coutes cette tete34 charmante! Un fil n'eut point assez rassure votre amante35. Compagne du peril qu'il vous fallait chercher, Moi-meme devant vous j'aurais voulu marcher; Et Phedre au Labyrinthe avec vous descendue Se serait avec vous retrouvee, ou perdue**.
HIPPOLYTE
Dieux! qu'est-ce que j'entends? Madame, oubliez-vous Que Thesee est mon pere, et qu'il est votre epoux?
PHEDRE
Et sur quoi jugez-vous que j'en perds Ia memoire, Prince? Aurais-je perdu tout Ie soin de ma gloire36?
HIPPOLYTE
Madame, pardonnez. J'avoue, en rougissant, Que j'accusais a tort un discours innocent.
357
Ma honte ne peut plus soutenir votre vue; Et je vais...
PHEDRE
Ah! cruel, tu m'as trop entendue37. Je t'en ai dit assez pour te tirer d'erreur. He bien ! connais done Phedre et toute sa fureur. J'aime. Ne pense pas qu'au moment que je t'aime, Innocente a mes yeux, je m'approuve moi-meme; Ni que du fol amour qui trouble ma raison Ma lache complaisance ait nourri Ie poison. Objet infortune des vengeances celestes38, Je m'abhorre encor plus que tu ne me detestes. Les Dieux m'en sont temoins, ces Dieux qui dans mon flanc Ont allume Ie feu fatal a tout mon sang; Ces Dieux qui se sont fait une gloire cruelle De seduire39 Ie cceur d'une faible mortelle. Toi-meme en ton esprit rappelle Ie passe. C'est peu de t'avoir fui, cruel, je t'ai chasse40; J'ai voulu te paraitre odieuse, inhumaine; Pour mieux te resister, j'ai recherche ta haine. De quoi m'ont profite41 mes inutiles soins? Tu me hai'ssais plus, je ne t'aimais pas moins. Tes malheurs te pretaient encor de nouveaux charmes. J'ai langui, j'ai seche, dans les feux, dans les larmes. Il suffit de tes yeux pour t'en persuader, Si tes yeux un moment pouvaient me regarder. Que dis-je? Cet aveu que je te viens de faire, Cet aveu si honteux, Ie crois-tu volontaire? Tremblante pour un fils que je n'osais trahir, Je te venais prier de ne Ie point hair. Faibles projets d'un cceur trop plein de ce qu'il aime! Helas! je ne t'ai pu parier que de toi-meme. Venge-toi, punis-moi d'un odieux amour. Digne fils du heros42 qui t'a donne Ie jour, Delivre l'univers d'un monstre qui t'irrite. La veuve de Thesee ose aimer Hippolyte! Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t'echapper. Voila mon cceur. C'est la que ta main doit frapper.
Предыдущая << 1 .. 135 136 137 138 139 140 < 141 > 142 143 144 145 146 147 .. 189 >> Следующая

Реклама

c1c0fc952cf0704ad12d6af2ad3bf47e03017fed

Есть, чем поделиться? Отправьте
материал
нам
Авторские права © 2009 BooksShare.
Все права защищены.
Rambler's Top100

c1c0fc952cf0704ad12d6af2ad3bf47e03017fed