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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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Il se fit presenter a eile; et apres s'etre insinue dans son esprit par des louanges sur sa beaute, apres lui avoir dit combien c'etait dommage de mettre au feu tant de charmes, il la loua encore sur sa Constance et son courage. «Vous aimiez done prodigieusement votre mari? lui dit-il. — Moi? point du tout, repondit la dame arabe. C'etait un brutal, un jaloux, un homme insupportable; mais je suis fermement resolue de me jeter sur son bucher. — II faut, dit Zadig, qu'il у ait apparemment un plaisir bien delicieux a etre brulee vive. — Ah! cela fait fremir la nature, dit Ia dame; mais il faut en passer par la. Je suis devote; je serais perdue de reputation, et tout Ie monde se moquerait de moi si je ne me brulais pas.» Zadig, l'ayant fait convenir qu'elle se brulait pour les autres et par vanite, lui parla longtemps d'une maniere a lui faire aimer un peu la vie, et parvint meme a lui inspirer quelque bienveillance pour celui qui lui parlait. «Que feriez-vous enfin, lui dit-il, si Ia vanite de vous bruler ne vous tenait pas? — Helas! dit Ia dame, je crois que je vous prierais de m'epouser.»
Zadig etait trop rempli de l'idee d'Astarte6 pour ne pas eluder7 cette declaration; mais il alia dans l'instant trouver les chefs des tribus, leur dit ce qui s'etait passe, et leur conseilla de faire une loi par laquelle il ne serait permis a une veuve de se bruler qu'apres avoir entretenu un jeune homme tete a tete pendant une heure entiere*. Depuis ce temps aueune dame ne se brula en Arabie. On eut au seul Zadig !'obligation d'avoir detruit en un jour une coutume si cruelle, qui durait depuis tant de siecles. Il etait done Ie bienfaiteur de l'Arabie**.
Zadig, Chapitre XI (1747).
Примечания:
1. Страна скифов, Скифия. 2. Брахман или брамин, индуистский жрец, священнослужитель. 3. Арабский купец, в рабство которому был продан герой сказки Задиг.
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4. Объяснил, растолковал. 5. Имеют право и обычай. 6. Молодая женщина, в которую влюблен Задиг и которую он надеется обрести. 7. Уклониться.
Вопросы:
* On comparera се passage avec La Jeune Veuve de La Fontaine.
** Quelle est l'idee essentielle que defend ici Voltaire? Montrez qu'il la developpe sout, la forme d'un apologue, que les traits malicieux et spirituels rendent plus plaisant. — Essayez de definir l'ironie voltairienne.
jean-jacques rousseau (1712 1778)
Force de depouillement et d'analytique precision, la prose frangaise risquait de verser dans une sicheresse desolee. Aussi faut-il saluer comme un moment capital de son histoire l'avenement du Genevois ROUSSEA U qui sut lui rendre un souffle, une chaleur trop oublies depuis Bossuet.
Mais Ie lyrisme de Jean-Jacques ne puise pas aux memes sources que celui de Vorateur chretien: il provient d'une melancolie un peu vague, s'enveloppe couramment des brumes de la reverie, et la phrase qu'il inspire n'a tant d'ampleur et de sinuosite que pour exprimer plus exactement des etats d'ame eux-memes ondoyants et complexes. Au fond, si la prose de Rousseau est si volontiers musicale (et d'une musicalite fluide), c'est qu'elle veut traduire, plutot que des sentiments precis, une sorte de musique Interieure.
REVERIE AU BORD DU LAC
Quand Ie lac1 agite ne me permettait pas la navigation, je passais mon apres-midi a parcourir l'ile, en herborisant a droite et a gauche; m'asseyant tantot dans les reduits les plus riants et les plus solitaires pour у rever a mon aise, tantot sur les terrasses et les tertres, pour parcourir des yeux Ie superbe et ravissant coup d'oeil du lac et de ses rivages, couronnes d'un cote par des montagnes prochaines et, de l'autre, elargis en riantes et fertiles plaines, dans lesquelles la vue s'etendait jusqu'aux montagnes bleuatres plus eloignees qui la bornaient.
Quand Ie soir approchait, je descendais des cimes de l'ile, et j'allais volontiers m'asseoir au bord du lac, sur la greve, dans quelque asile cache; la, Ie bruit des vagues et l'agitation de l'eau, fixant mes sens et chassant de mon ame toute autre agitation, la plongeaient dans une reverie delicieuse, ou la nuit me surprenait souvent sans que je m'en fusse apercu. Le flux et
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reflux de cette eau, son bruit continu, mais renfle par intervalles, frappant sans relache mon oreille et mes yeux, suppleaient aux mouvements internes que la reverie eteignait en moi, et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence, sans prendre la peine de penser. De temps a autre naissait quelque faible et courte reflexion sur l'instabilite des choses de ce monde, dont la surface des eaux m'offrait l'image; mais bientot ces impressions legeres s'effacaient dans l'uniformite du mouvement continu qui me bercait et qui, sans aucun concours actif de mon ame, ne laissait pas de2 m'attacher au point qu'appele par l'heure et par Ie signal convenu je ne pouvais m'arracher de la sans efforts*.
Reveries d'un Promeneur solitaire (publiees en 1782).
Примечания:
1. Бьеннское озеро, посреди которого находится остров Сен-Пьер. Руссо был там в сентябре и октябре 1765 г. 2. Ne manquait pas de...
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