Научная литература
booksshare.net -> Добавить материал -> Лингвистика -> Може Г. -> "Курс французского языка Том 4" -> 126

Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
Скачать (прямая ссылка): kursfrancyazt42002.pdf
Предыдущая << 1 .. 120 121 122 123 124 125 < 126 > 127 128 129 130 131 132 .. 189 >> Следующая

Au moment ou Mme Derville renouvelait la proposition de rentrer au salon, Julien serra fbrtement la main qu'on lui abandonnait.
Mme de Renal, qui se levait deja, se rassit, en disant, d'une voix mourante: «Je me sens, a la verite, un peu malade, mais Ie grand air me fait du bien.» Ces mots confirmerent Ie bonheur de Julien, qui, dans ce moment, etait extreme: il parla, il oublia de feindre, il parut l'homme Ie plus aimable aux deux amies qui l'ecoutaient. Cependant il у avait encore un peu de manque de courage dans cette eloquence qui lui arrivait tout a coup. Il craignait mortellement que Mme Derville, fatiguee du vent qui commencait a s'elever, et qui precedait la tempete, ne voulut rentrer seule au salon. Alors il serait reste en tete-a-tete avec Mme de Renal. Il avait eu presque par hasard Ie courage aveugle qui suffit pour agir; mais il sentait qu'il etait hors de sa puissance de dire Ie mot Ie plus simple a Mme de Renal. Quelque legers que fussent ses reproches, il allait etre battu, et l'avantage qu'il venait d'obtenir aneanti*.
Heureusement pour lui, ce soir-la, ses discours touchants et emphatiques3 trouverent grace devant Mme Derville, qui tres souvent Ie trouvait gauche comme un enfant, et peu amusant. Pour Mme de Renal, la main dans celle de Julien, eile ne pensait a rien; eile se laissait vivre. Les heures qu'on passa sous ce grand tilleul, que la tradition du pays dit plante par Charles Ie Temeraire4, furent pour eile une epoque de bonheur. Elle
317
ecoutait avec delices les gemissements du vent dans l'epais feuillage du tilleul, et Ie bruit de quelques gouttes rares qui commencaient a tomber sur ses feuilles les plus basses.
Julien ne remarqua pas une circonstance qui l'eut bien rassure: Mme de Renal, qui avait ete obligee de lui oter sa main, parce qu'elle se leva pour aider sa cousine a relever un vase de fleurs que Ie vent venait de renverser a leurs pieds, fut a peine assise de nouveau qu'elle lui rendit sa main presque sans difficulte, et comme si deja c'eut ete entre eux une chose convenue.
Minuit etait sonne depuis longtemps, il fallut enfin quitter Ie jardin: on se separa. Mme de Renal, transportee du bonheur d'aimer, etait tellement ignorante qu'elle ne se faisait presque aucun reproche. Le bonheur lui otait Ie sommeil. Un sommeil de plomb s'empara de Julien, mortellement fatigue des combats que toute la journee Ia timidite et l'orgueil s'etaient livres dans son cceur**.
Le Rouge et Ie Noir, I, LX (1830).
Примечания:
1. Родственница и подруга г-жи де Реналь. 2. Жюльен, пылкий поклонник Наполеона, читал "Мемориал Святой Елены", дневник, который вел граф де Лас Казе, сопутствовавший Наполеону в его изгнании. 3. Выспренние, высокопарные. 4. Карл Смелый (1433 - 1477) — последний герцог Бургундии, непримиримый враг французского короля Людовика XI.
Вопросы:
* On etudiera Ie confl.it de Ia volonte et de Ia timidite chez Julien.
** Zola a regrette que Ie cadre de cette scene n'ait pas ete evoque avec plus d'exactitude. Qu'enpensez-vous ?
gustave flaubert (1821 1880)
Veritable forgat des lettres, capable de recommencer Ia тёте 'page quinze ou vingt fois etn'y mettant Ie point final qu'au moment ой il en etait pleinement satisfait, FLAUBERT'offre l'image de l'ecrivain consciencieuxjusqu'a la torture. De la ses «affres», ses decouragements, cette angoisse si souvent ressentie de ne jamais atteindre Ie terme de Tceuvre entreprise. De la aussi, par fois, une certaine monotonie dans Ie style, trop tendu a force de viser a la perfection.
318
Mais l'ceuvre de Flaubert abonde egalement en pages d'une belle coulee classique, ou la reussite masque Veffort.
VICTOR, LE NEVEU DE FELICITE1
Il arrivait Ie dimanche apres Ia messe, les joues roses, Ia poitrine nue, et sentant l'odeur de Ia campagne qu'il avait traversee. Tout de suite, elle dressait son couvert. Iis dejeunaient l'un en face de l'autre; et, mangeant elle-meme Ie moins possible pour epargner Ia depense, elle Ie bourrait tellement de nourriture qu'il finissait par s'endormir. Au premier coup des vepres, elle Ie reveillait, brossait son pantalon, nouait sa cravate, et se rendait a l'eglise, appuyee sur son bras dans un orgueil maternel.
Ses parents Ie chargeaient toujours d'en2 tirer quelque chose, soit un paquet de cassonade4, du savon, de l'eau-de-vie, parfbis meme de l'argent. Il apportait ses nippes5 a raccommoder et elle acceptait cette besogne, heureuse d'une occasion qui Ie forfait a revenir.
Au mois d'aout, son pere l'emmena au cabotage6.
C'etait l'epoque des vacances. L'arrivee des enfants7 la consola. Mais Paul devenait capricieux, et Virginie n'avait plus l'age d'etre tutoyee, ce qui mettait une gene, une barriere entre elles.
Victor alia successivement a Morlaix. a Dunkerque et a Brighton; au retour de chaque voyage, il lui offrait un cadeau. La premiere fois, ce fut une boite en coquilles, la seconde, une tasse a cafe; la troisieme, un grand bonhomme en pain d'epice. Il embellisait, avait la taille bien prise, un peu moustache, de bons yeax francs, et un petit chapeau de cuir, place en arriere comme un pilote. Il l'amusait en lui racontant des histoires melees de termes marins.
Предыдущая << 1 .. 120 121 122 123 124 125 < 126 > 127 128 129 130 131 132 .. 189 >> Следующая

Реклама

c1c0fc952cf0704ad12d6af2ad3bf47e03017fed

Есть, чем поделиться? Отправьте
материал
нам
Авторские права © 2009 BooksShare.
Все права защищены.
Rambler's Top100

c1c0fc952cf0704ad12d6af2ad3bf47e03017fed