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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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Вопросы:
* Montrez, dans la premiere partie de ce texte, Ie caractere conventionnel des qualificatifs: une seule eptthete apporte une nuance plus precise. — Dans la seconde partie, essayez de marquer Ie rythme si expressif des phrases: quelle place у tient a cet egard Vaccumulation des imparfaits?
stendhal (1783-1842)
Celui-la n'a pas Vampleur, ni les couleurs, ni les timbres des grands roman-tiques, ses contemporains. Sa prose, qu'il s'applique a maintenir essentielle-ment precise et juste, preferant la secheresse au pittoresque, traduit avec une impitoyable exactitude les pensees et les sentiments les plus fugitifs. Elle a une transparence etonnante, une intelligence sans defaut.
UNE SOIPvEE A LA CAMPAGNE
Julien Sorel est precepteur des enfants de Mme de Renal. Un soir que Ia famille est rassemblee sous un tilleul, Julien, en parlant d'une facon demonstrative, heurte par megarde la main de Mme de Renal арриуёе sur Ie dossier d'une chaise.
Cette main se retira bien vite; mais Julien pensa qu'il etait de son devoir d'obtenir que l'on ne retirat pas cette main quand il la touchait. L'idee d'un devoir a accomplir, et d'un ridicule, ou plutot d'un sentiment d'inferiorite a
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a encourir si Гоп n'y parvenait pas, eloigna sur-le-champ tout plaisir de son cceur.
Ses regards, Ie lendemain, quand il revit Mme de Renal, etaient singuliers; il l'observait comme un ennemi avec lequel il va falloir se battre. Ces regards, si differents de ceux de Ia veille, firent perdre Ia tetea Mme de Renal; elle avait ete bonne pour lui, et il paraissait fache. Elle ne pouvait detacher ses regards des siens.
La presence de Mme Derville1 permettait a Julien de moins parier et de s'occuper davantage de ce qu'il avait dans la tete. Son unique affaire, toute cette journee, fut de se fortifier par la lecture du livre inspire qui retrempait son ame . Il abregea beaucoup les lecons des enfants, et ensuite, quand la presence de Mme de Renal vint Ie rappeler tout a fait aux soins de sa gloire, il decida qu'il fallait absolument qu'elle permit ce soir-la que sa main restat dans la sienne. Le soleil en baissant, et rapprochant Ie moment decisif, fit battre Ie cceur de Julien d'une facon singuliere. La nuit vint. Il observa, avec une joie qui lui ota un poids immense de dessus la poitrine, qu'elle serait fort obscure. Le ciel, charge de gros nuages, promenes par un vent tres chaud, semblait annoncer une tempete.
Les deux amies se promenerent fort tard. Tout ce qu'elles faisaient ce soir-la semblait singulier a Julien. Elles jouissaient de ce temps, qui, pour certaines ames delicates, semble augmenter Ie plaisir d'aimer.
On s'assit enfin, Mme de Renal a cote de Julien, et Mme Derville pres de son amie. Preoccupe de ce qu'il allait tenter, Julien ne trouvait rien a dire. La conversation languissait.
«Serai-je aussi tremblant et malheureux au premier duel qui me viendra?» se dit Julien; car il avait trop de mefiance et de lui et des autres pour ne pas voir Г etat de son ame.
Dans sa mortelle angoisse, tous les dangers lui eussent semble prefer-ables. Que de fois ne desira-t-il pas voir survenir a Mme de Renal quelque affaire qui l'obligeat de rentrer a Ia maison et de quitter Ie jardin! La violence que Julien etait oblige de se faire etait trop forte pour que sa voix ne fut pas profondement alteree; bientot Ia voix de Mme de Renal devint tremblante aussi, mais Julien ne s'en apercut point. L'affreux combat que Ie devoir livrait a Ia timidite etait trop penible pour qu'il fut en etat de rien observer hors lui-meme. Neuf heures trois quarts venaient de sonner a l'horloge du chateau, sans qu'il eut encore rien ose. Julien, indigne de sa lachete, se dit: «Au moment precis ou dix heures sonneront, j'executerai ce que, pendant toute la journee, je me suis promis de faire ce soir, ou je monterai chez moi me bruler Ia cervelle».
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Apres un dernier moment d'attente et d'anxiete, pendant lequel l'exces de l'emotion mettait Julien comme hors de lui, dix heures sonnerent a l'horloge qui etait au-dessus de sa tete. Chaque coup de cette cloche fatale retentissait dans sa poitrine et у causait comme un mouvement physique.
Enfin, comme Ie dernier coup de dix heures retentissait encore, il etendit la main, et prit celle de Mme de Renal, qui la retira aussitot. Julien, sans trop savoir ce qu'il faisait, Ia saisit de nouveau. Quoique bien emu lui-meme, il fut frappe de Ia froideur glaciale de la main qu'il prenait; il Ia serrait avec une force convulsive; on fit un dernier effort pour la lui oter, mais enfin cette main lui resta.
Son arne fut inondee de bonheur, non qu'il airnat Mme de Renal, mais un affreux supplice venait de cesser. Pour que Mme Derville ne s'apercut de rien, il se crut oblige de parier; sa voix alors etait eclatante et forte. Celle de Mme de Renal, au contraire, trahissait tant d'emotion que son amie Ia crut malade et lui proposa de rentrer. Julien sentit Ie danger: «Si Mme de Renal rentre au salon, je vais retomber dans la position affreuse ou j'ai passe Ia journee. J'ai tenu cette main trop peu de temps pour que cela compte comme un avantage qui m'est acquis.»
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