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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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La seconde nuil: fut effroyable. Je l'abordais1 au bout de trente heures: encore aujourd'hui, lorsque je l'evoque, j'ai des frissons retrospectifs et je crois que je recommencerais n'importe quoi, sauf 5a!.. C'est indicible... il faut l'avoir vecu — et personne ne Га vecu — pour comprendre.
Le soleil s'est couche, Ie veinard2!.. Moi, je dois tourner encore et toujours... Je me fais reffet d'une damnee dans un cercle infernal... Depuis des heures et des heures, attachee dans mon etroite carlingue3 mes pieds ne pouvant quitter Ie palonnier4, ma main droite ne pouvant lacher Ie manche a balai5 je subis cette effarante immobilite qui m'ankylose et me supplicie.
Muscles, nerfs, cerveau, cceur, tout chez moi me parait atteint: il n'y a que Ia volonte qui demeure intacte.
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1. В действительносш Колетта родилась в Сен-Савёр-ан-Пюизе (департамент Йон на). Невольная ошибка, происшедшая от того, что Клодина, самая известная героиня Колетты, прообразом которй считалась сама писательница, родилась в Монтиньи 2. Там Колетта жила в конце жизни, там же и умерла. 3. Город-курорт в Провансе, на берегу моря. 4. Мужчина, который бросил корреспондентку Колетты. 5. Пифия — в древней Греции жрица-прорицательница в храме Аполлона в Дельфах. Иносказательно — прорицательница. 6. Бранденбуры — галуны или петли из витых галунов на мундирах. 7. Гусарский мундир, расшитый галунами. 8. То есть спутанные и мягкие как непряденая шерсть.
Вопросы:
* Cette phrase ne fourrait-elle pas etre signee de Colette elle-тёте? Montrez qu'elle evoque a merveille ce qu 'on pourrait appeler Ia sensualite de cet ecrivain. ** Que fiensez-vous, vous-meme, de ce grief?
*** D'apres ce que vous pouvez connaitre de l'ceuvre de Colette, trouvez-vous que ce portrait soit juste et complet?
Des que je bougeais une jambe, je ressentais de si vives douleurs que je criais de detresse, seule dans la nuit. Ma main droite, blessee par Ie continuel frottement contre Ie manche a balai, saignait...
Mon esprit n'etait pas moins douloureux que mon corps. Je vivais dans la perpetuelle terreur de rencontrer un des avions militaires qui, cette nuit-la, faisaient des exercices: je n'avais pas de feux a bord, et, dans l'obscurite, Ie feu arriere d'un avion se confond facilement avec les etoiles.
A un moment, un avion passa si pres de moi que je cabrai6 mon appareil dans l'epouvante d'une collision que je cms inevitable. A peine remise de cette alerte, j'apercevais soudain un autre avion juste au-dessus de moi, si bien que je vis nettement les roues de son train d'atterrissage a quelques metres de ma tete. Ces circonstances etaient arrivees a me faire oublier Ie froid qui m'engourdissait — j'etais dans un avion torpedo7 — les intolerables crampes, la lassitude ecrasante. Mais je n'etais pas au bout de mes souffrances. Il semblait que Ie ciel eut mobilise toutes ses forces mauvaises pour les jeter en travers de ma route... Maintenant venait Ie sommeil, ce redoutable ennemi du pilote. C'etait Ie debut de la seconde nuit. L'incessant ronronnement du moteur, peu a peu, m'engourdissait Ie cerveau. Mes paupieres s'alourdissaient... Dans une sorte de semi-inconscience, j'evoquai la vision des gens qui rentraient chez eux, fermaient les volets sur l'intimite des chambres closes, allumaient leur lampe de chevet. Je pensais a mon lit, si douillet sous les chaudes couvertures, avec la tentation du matelas si uni, si elastique ou s'etendent les membres las..., Ia fraicheur du drap sous mes joues brulantes...
Mes yeux se fermaient plusieurs fbis par minute... Des mouvements inconscients faisaient cabrer ou piquer8 mon appareil et je me reveillais en sursaut, avec cette idee lancinante9: ah! dormir! dormir!..
Oui, mais... dormir dans un avion a cinq ou six cents metres de hauteur, cela equivaut a un suicide. Dormir, c'est mourir...
Je dois dire que je Гаі souhaite: il me semblait etre au bout des forces humaines. Pourtant, je ne voulais pas abandonner. L'accident ou la panne... qui, sans que j'y fosse pour rien, me delivreraient de toutes ces abominables souffrances, soit!.. Mais personnellement,A ne voulais -pas ceder.
Il fallait a tout prix echapper a cet incoercible besoin de sommeil qui allait me mener a la catastrophe. Dans mon cerveau en feu, ma pensee tournoyait comme un oiseau affole: j'essayai de la fixer, de lui donner un objet en pature pour echapper a cette sorte d'anesthesie de la conscience qui devenait plus dangereuse de minute en minute.
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J'evoquais les malheurs qui ont marque ma vie: ma sensibilite annihilee se refusait a la moindre reaction. Alors, je pensais aux succes fabuleux, aux prouesses magnifiques que je pourrais realiser avec mon avion, a la gloire a la fortune... En vain. A cette heure, tout sombrait dans l'indifference. Mes appareils de bord semblaient s'eloigner..., mes paupieres, pesantes comme du plomb, continuaient a se fermer, invinciblement.
Allons! du cran11!.. Je n'allais pas flancher12 si pres du but, que diable!.. Je serre les dents et je prends Ie vaporisateur que, par precaution, j'avais emporte. Je m'envoie dans les prunelles un jet d'eau de Cologne... Je vous recommande Ie moyen... Il est infaillible: un fer rouge!..
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