Научная литература
booksshare.net -> Добавить материал -> Лингвистика -> Може Г. -> "Курс французского языка Том 4" -> 79

Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
Скачать (прямая ссылка): kursfrancyazt42002.pdf
Предыдущая << 1 .. 73 74 75 76 77 78 < 79 > 80 81 82 83 84 85 .. 189 >> Следующая

189
Ce n'etait pas d'abord, comme on eut pu Ie croire, un spectacle dramatique. Cette masse, on la sentait trop bien contenue, trop fermement endiguee par ces hommes en uniformes, avec leurs armes, leurs carabines
et leurs sabres. Des femmes haves, en pantoufles, tramaient des enfants sales. Les hommes etaient en espadrilles, en casquette. Beaucoup, malgic la pluie, n'avaient pas de pardessus. Iis avaient releve Ie col de leur veston minable4. Iis chantaient sans entrain, malgre les encouragements des dirigeants, qui, a cote, comme des caporaux, les guidaient en suivant de l'ceil, sur un papier, les paroles des couplets de L 'Internationale, que bien peu connaissent. Et, presses, bouscules, passant en hate entre deux rangees d'hommes solides et armes pour la bataille, ils paraissaient plus pitoyables qu'effrayants, avec leurs joues creuses et leur carrure etriquee5. Un mot venait aux levres:
«Les malheureux*!»
Jusqu'au jour ou, peut-etre, la faim en ferait une bande de loups. Beaucoup portaient des pancartes, au bout de longs batons. On у lisait
Cinq four cent d'augmentation!
La semaine de quarante heures!
Quinze jours de vacances payees!
La lutte jusqu'au bout! Le triomphe ou la mort!
Melange de revendications pratiques et de phraseologie pompeuse. comme l'aime Ie peuple. Tous les trente metres, un grand cri soulevait la foule:
«Du pain pour nos enfants! Du plomb8 pour nos patrons!»
Denoots regardait toujours. Le cortege arrivait a sa fin. Deja, tout au bout de la rue, on voyait Ie peloton de gardes a cheval qui fermait la marche. A cet instant, une femme, sous la fenetre de Denoots, leva la tete. Elle apercut Ie patron qui regardait Ie cortege. Elle Ie dit a d'autres. Des gens s'arreterent. On leva Ie poing vers lui. On lui cria:
«A mort! A mort!»
Les agents poussaient en vain cette foule qui ne voulait plus avancer Des hommes cherchaient des pierres. Beaucoup se colletaient9 avec les gardes, refusant de s'en aller. L'incident allait tourner en echauffouree-malgre !'intervention de Denvaert10 et de quelques chefs du syndicat, qui tentaient de calmer leurs hommes et s'opposaient aux violences des policiers enerves. Un baton, lance par une femme, cassa un carreau de la fenetre d'ou l'industriel regardait. Denoots referma la croisee. Mais les cris
190
continuerent:
«A mort! A mort! La corde au сои, Denoots! La corde аи сои!»
Cinq minutes encore, la bousculade se prolongea sous sa fenetre. Puis l'echauf-fouree se calma. Le cortege reprenait sa route. Lentement, decrescendo, les vociferations s'eloignaient:
«Quand on n'aura plus d'pain, faudra taper dans l'tas! Taper dans l'tas! " Taper dans l'tas!»
De nouveau, on Ie12 percut comme une rumeur confuse et distante, qui s'en allait ailleurs, porter en d'autres coins de la cite la terreur et la revoke. «Du pain pour nos enfants! Du plomb pour nos patrons!» C'etait la Ie grand cri, celui ou chacun mettait son exasperation de misere. On Ie reprenait a chaque instant. Il dominait tous les autres, il resumait la volonte sauvage de ce peuple: se venger, et manger.
Et tout s'etait tu, la Fosse-aux-Chenes avait repris son calme de rue morte, quand, echo lointain et farouche, revint encore, apporte par Ie vent jusqu'aux oreilles de Denoots frissonnant et paie, la supreme clameur de famine et de haine, dont on n'entendait que les premiers mots: «Du pain!.. Du plomb!.. Du pain!.. Duplomb**!..»
MAXENCE VAN DER MEERSCH. Quand les sirenes se taisent (1933).
Примечания:
1. Промышленник, возле дома которого проходит демоне фация забастовщиков 2. Конной полиции, присланной для наведения порядка 3 Большой барабан, иногда соединенный с металлическими тарелками . 4. Невзрачного, жалкого. 5 Их узкими плечами 6. Продолжительность рабочей недели составляла тогда 48 часов. 7. Напыщенные выражения, фразы 8 Свинец, т.е пуля 9 Сцепились, дрались 10 Один из Руководителей забастовки. 11. Навалиться, налететь на противника (разг) 12 Le cortege.
Вопросы:
* Par quels detaus precis est evoquee la misere des grevistes?
** Quelle impression se degage de ce recit? Quel usage Vecrivain fait-il de certaine ruthmes, de certaines alliterations? Quelle semble etre la position de Vecrivain envers Ie mouvement revendicatif qu 'il decrit?
191
consignes a de jeunes journalistes
En France comme ailleurs, les journaux -peuvent se repartir essentiellement en deux categories: ceux qui ont pour objet d'exprimer les convictions du parti politique auquel Hs appartiennent; et ceux qui, plus independants. se consacrent davantage a l'information proprement dite.
De toute facon, les uns et les autres connaissent une vie souvent precaire. Aussi faut-il avoir beaucoup d'audace, et decouvrir une formule vraiment .sans precedent, pour pretendre «lancer» et faire durer un nouveau journal.
Un depute. Crouton, a deride de fonder un journal. lis' eft adjoint quatre feunes gens, Merlange, 'R.ibaulf Guitton et Dannery, qui sont pleins de bonne volonte, таи qui ignorent tout du metier de journaliste. Aussi a-t-il juge utile de les reunir pour leur donner quelque s «consignes» indispensables.
Предыдущая << 1 .. 73 74 75 76 77 78 < 79 > 80 81 82 83 84 85 .. 189 >> Следующая

Реклама

c1c0fc952cf0704ad12d6af2ad3bf47e03017fed

Есть, чем поделиться? Отправьте
материал
нам
Авторские права © 2009 BooksShare.
Все права защищены.
Rambler's Top100

c1c0fc952cf0704ad12d6af2ad3bf47e03017fed