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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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Prodigieuse foire aux vanites comme peut-etre jamais il ne s'en etait tenu sur la terre! Quel mouvement interieur poussait ces gens a se recevoir, a s'inviter, a repondre aux invitations, a feindre Ie plaisir en des lieux ou ils s'ennuyaient a crever, a danser par politesse avec des partenaires qui leur deplaisaient, a s'abstenir, par discretion, de danser avec ceux qu'ils desiraient, a se vexer s'ils etaient omis sur une liste, mais a gemir chaque fbis qu'ils recevaient un nouveau bristol4 a applaudir des ceuvres ou des auteurs qu'ils meprisaient, a etre meprises de ceux-ci memes qu'ils applaudissaient, a se repandre en sourires pour des indifferents, a clamer leur misanthropie, leur lassitude du monde, et a perdre mutuellement en ces jeux curieux leur temps, leurs forces et leur fortune?
C'est qu'en cette foire ou chacun etait a la fbis demandeur et offrant. acheteur et camelot, se pratiquait Ie troc5 Ie plus subtil du monde, celui de la puissance et de la celebrite**.
MAURICE DRUON. Rendez-vous auxEnfers (1951)
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Примечания:
1. Слуги, нанятые в дополнение к обычной прислуге. 2. Поджаристая золотистая корочка на каком-либо кушанье. Здесь: сливки (общества). 3. Клика, группа людей, обладающих влиянием либо затеявших интригу. 4. Пригласительный билет, отпечатанный на бристольском картоне. 5. Обмен, меновая торговля.
Вопросы:
* Comment Vecrivain a-t-il su traduire les ridicules de cette societe?
** La description ne glisse-t-elle -pas ici a la satire sociale? — On rapprochera ce texte de celui ой Ie meme auteur depeint la Presentation d'une collection dans un magasin de couture.
paris et la province
Enverse la province, Paris n'eprouvait, hier encore, qu'un peu de pitie dedaigneuse: elle manquait d'aisance, d'allure, de chic; qu'il s'agit de peinture, de musique, ou, plus simplement, de mode, elle etait toujours en retard d'une saison ou deux. Ah! «faire province», quelle condamnation dans une bouche parisienne!.. Et c'est un peu ce que signifie cette page de FRANQOLSMAURLAC. Mais elle exprime aussi la province, paisible et laborieuse, dont les fils les mieux doues viennent d'ailleurs renouveler sans cesse Ie sang de l'ingrate capitate. Ll faut, comme FRAA7QOLS MAURLAC\ avoir ete soi-тёте arrache au vieux terroir francais, pour comprendre tout ce qu 'il у a de grave, de profond, d'ineffagable dans une vie dont Venfance fut marquee du sceau provincial.
Paris est une solitude peuplee; une ville de province esttln desert sans solitude*.
Un provincial intelligent souffre a la fois d'etre seul et d'etre en vue. Il est Ie fils un Tel, sur Ie trottoir de la rue provinciale, il porte sur lui, si l'on peut dire, toute sa parente, ses relations, Ie chiffre de sadotet de ses esperances1. Tout Ie monde-le voit, Ie connait, l'epie; mais il est seul (...).
La conversation est un plaisir que la province ignore. On se reunit pour manger ou pour jouer, non pour causer.
Cette science des maitresses de maison, a Paris, pour reunir des gens qui, sans elle, se fussent ignores, et qui leur seront redevables du bonheur de s'etre connus, cet art de doser la science, l'esprit, la grace, la gloire, est Profondement inconnu de la province (...).
Certes la bonne societe provinciale ne compte pas que des sots: et un important chef-lieu ne saurait manquer d'hommes de valeur. Si done ces sortes de reunions qui font l'agrement de la vie a Paris, paraissent
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impossibles ailleurs, la faute en est a cette terrible loi de la province: on n'accepte que les -politesses qu'on peut rendre. Cet axiome tue la vie de societe et de conversation.
A Paris, les gens du monde qui possedent quelque fortune et un train de maison, jugent qu'il leur appartient de reunir des etres d'elite, mais non de la meme elite. Iis s'honorent de la presence sous leur toit d'hommes de talent. Entre les maitres de maison, mssent-ils de sang royal, et leurs invites, c'est un echange ou chacun sait bien que l'homme de genie qui apporte son genie, 1'homme d'esprit qui apporte son esprit ont droit a plus de gratitude.
Ainsi recus et honores, les artistes, les ecrivains de Paris n'ont point cette mefiance des «intellectuels» de province guindes, gourmes , hostiles des qu'ils sortent de leur trou.
En province, un homme intelligent, et meme un homme superieur, sa profession Ie devore. Les tres grands esprits echappent seuls a ce peril.
A Paris, la vie de relations nous defend contre Ie metier. Un politicien surmene, un avocat celebre, un Chirurgien savent faire relache pour causer et furrier dans un salon ou ils ont leurs habitudes.
Un avocat provincial se croirait perdu d'honneur si Ie public pouvait supposer qu'il dispose d'une soiree: «Je n'ai pas une heure a moi...», c'est Ie refrain des provinciaux: leur specialite les ronge.
Province, gardienne des morts que j'aimais. Dans la cohue de Paris, leurs voix ne parvenaient pas jusqu'a moi; mais te voici soudain, toi, pauvre enfant; nous avons suivi cette allee, nous nous etions assis sous ce chene, nous avions parle de la mort.
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