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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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MAUPJCE BARRES. Colette Baudoche (1909)
Примечания:
1. Г-жа Бадош, мать Колетты. 2. Епископ Мсца. 3. В точном значении: отряды пехоты, рассредоточенные на местности для наблюдения за неприятелем. Впоследствии так стали называть цыган, таборы которых останавливались на ночлег у дороги. Здесь имеются в виду беженцы. 4. D'autorite.
Вопросы:
* D'apres cette page, commentez et appreciez ce jugement de Maurice Barrls sur lui-meme: "Si j'avais pense Ie monde comme j'ai pense Ia Lorraine, je serais vraiment un citoyen de l'humanite".
blesses en 14-18
Les soldats de 14-18, c'est Georges Duhamel, dans un livre reste justement celebre, qui les a appeles des Martyrs. Et Ie mot n'est pas trop fort pour designer ceux qui subirent dans les tranchees une interminable passion de cinquante-deux mois.
Pourtant, тёте aux pires moments de cette guerre, il subsistait des lueurs d'espoir, comme Ie montre PA UL VIALAR, dans ce dialogue de deux soldats qui viennent d'etre blesses sur Ie champ de bataille.
Une grande lassitude s'est emparee de moi. Non, non, il ne fallait pas que je me laisse aller, que je me laisse aller: «Si on essayait..., ai-je dit.
— Quoi?
— De s'en aller.
— On peut pas1 marcher.»
Une affreuse amertume m'est montee a Ia bouche: «Ah! ai-je fait, les dents serrees, 5a nous a bien founts2 par terre, cette guerre tout de meme! Tu vi vais par terre, tu mangeaisparterre, tudormaisparterre... pour un coup qu'tu te mets debout, on te rappeile a l'ordre: tu vas crever par terre!» Alors, il a ete pris d'une rage froide: «D'abord on crevera pas", 5a non, j'veux pas, a-t-il fait avec violence entre ses dents serrees. Dis comme moi, dis qu'on crevera pas...
— Faut pas, non, faut pas, ai-je repete pour m'en convaincre. — J'pourrais p'fetre4 essayer de te tirer?
— Ou irait-on?
— Je ne sais pas, mais on s'en irait, voila! Ah! a-t-il fait dans un grand soupir horrible, 5a m'refait mal! J'avais plus mal, pendant un instant J'croyais qu'j 'etais gueri!
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— C'est comme la guerre, ai-je dit, tu t'trouves en permission, c'est plus la guerre... et tu crois qu'fes gueri!»
Le lourd silence est retombe sur nous. J'ai pense a ce que je venais de dire, aux jours d'ou je sortais, cela m'a raccroche a un espoir, j'ai dit: «On oublie vite, tout de meme!»
Mais j'ai entendu la voix de «la Volige»5 qui me repondait:
«Jamais, non, jamais 5a n'sera possible d'oublier 5a!
— Pourquoi? ai-je dit, si on se souvenait toujours, on ne dormirait plus jamais*»
De penser qu'on aurait au moins Ie sommeil, 5a a du lui redonner une vision d'espoir, a «la Volige»:
«Tiens, a-t-il fait, j'vas6 t'dire c'qui va s'passer: on va rester encore un peu ici, jusqu'a c'qu'on nous trouve, et pis, vers Ie matin, on va voir des gars s'amener7 sur Ie bled8, 5a sera les brancos...
— Oh! oui, ai-je fait, illumine, 5a sera eux... les brancardiers....
— Oui... Y9 nous prendront sur leur sommier a creux et pis10 «en route»... en route... chaise a porteurs....
— Et puis Ie poste de secours....
— Les autos....
— Le train....
— L'train qui fume... et les p'tites dames qui viennent aux stations: «Encore un peu a boire, militaire?..» On s'excitait l'un l'autre, on se montait: «Et puis l'hopital....
— Avec des lits____
— Des lits avec des draps....
— Des vrais lits, quoi!»
Il disait 5a, «la Volige», dans une sorte de sanglot de joie, deja il se croyait sauve. Il m'a saisi l'epaule, m'a secoue comme si je n'avais pas ete blesse. Et il repetait:
«Ah! Lamaud... mon vieux Larnaud!..» Mais soudain il s'est tu; puis, tout a coup, degrise, il a dit: «(...) Via mon pied qui m'refait mal!» Apres 5a, tres longtemps, on est reste sans parier, on avait Ie cceur trop gros".
Ce n'est que beaucoup plus tard dans Ia nuit qu'il a repris, «la Volige»:
«C'quI2est terrible, c'est d'etre la, cloue, et de n'pouvoir rien faire.
— Oui, ai-je repondu; sous Ie barrage13, encore, tu te baisses, tu te releves; tu te defends... mais ici... »
Alors il a dit ces mots nai'fs, atroces:
«Faut vraiment avoir !'habitude de vivre pour pas s'iaisser mourir!»
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Sur Ie moment, seul Ie mot «vivre» m'a firappe. Je m'y suis raccroche comme a une bouee:
«Vivre!»... Dis done, «la Volige», on vivra peut-etre encore!
— Mais oui, mon gros, a-t-il fait comme un peu honteux de sa defaillance.
— C'est quelque chose, ai-je dit sentencieusement, de se dire 5a, de se dire qu'on n'est pas tout a fait mort encore.... Quand on pense qu'il у a des villes —j'en venais —ou il у a des tramways... des metros....
— Des types qui achetent leur Journal...*» Soudain il m'a demande:
«De quoi qu't'as14 l'plus envie?»
Ah! je Ie savais, de quoi j'avais Ie plus envie! Surtout, avant tout, de ne plus etre tout seul, de ne plus vivre seul, d'avoir une femme, une vraie, a moi... un amour. Lui, il a dit, sans me laisser Ie temps de repondre:
« Moi... c'est d'un bifteck aux pommes15... J'voudrais, comme 5a, entrer dans un p'tit restaurant qu'j'aurais choisi, un vrai, avec desp'tits rideaux, des p'tites lampes, des p'tites tables... et pouvoir commander: «Garcon, un bifteck «bien saisi... avec des pommes... »
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