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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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Вопросы:
*Се paragraphe ne fait-il pas apparaitre une sorte de chaleur, d'enthousiasme patriotique, qu 'on n 'attendrait guere d'un ecrivain souvent si hostile a VAncien Regime?
**D'apres cette lettre., commentez, l'affirmation de Voltaire "C'est encore plus d'un grand roi que j'ecris l'histoire.".
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origine de «LA marseillaise (1792)»
Tout Ie monde connait les principaux hymnes revolutionnaires: Ie Ca ira, la Carmagnole, Ie Chant du Depart. Mais, malgre leur succes populaire, aucun d'eux ne devait rencontrer la prodigieuse fortune de La Marseillaise, hymne de liberie, qui allait, plus tard, devenir l'hymne national des Francais.
Il у avait alors un jeune officier d'artillerie en garnison a Strasbourg. Son nom etait Rouget de Lisie. Il etait ne a Lons-le-Saunier, dans Ie Jura, pays de reverie et d'energie, comme Ie sont toujours les montagnes. Ce jeune homme aimait la guerre comme soldat, Ia Revolution comme penseur. Recherche pour son double talent de musicien et de poete, il frequentait regulierement Ia maison de Dietrich, patriote alsacien, maire de Strasbourg; Ia femme et les jeunes filles de Dietrich partageaient l'enthousiasme du patriotisme et. de la Revolution, qui palpitait surtout aux frontieres, comme les crispations du corps menace sont plus sensibles aux extremites. Elles aimaient Ie jeune officier, elles inspiraient son cceur, sa poesie, sa musique. Elles executaient les premieres ses pensees a peine ecloses, confidentes des balbutiements de son genie.
C'etait l'hiver de 1792. La disette regnait a Strasbourg. La maison de Dietrich etait pauvre, sa table frugale, mais hospitaliere pour Rouget de Lisie. Le jeune officier s'y asseyait Ie soir et Ie matin comme un fils ou un frere de la famille. Un jour qu'il n'y avait eu que du pain de munition' et quelques tranches de jambon fume sur Ia table, Dietrich regarda de Lisie avec une serenite triste et lui dit: «L'abondance manque a nos festins; mais qu'importe, si l'enthousiasme ne manque a nos fetes civiques et Ie courage aux cceurs de nos soldats! J'ai encore une derniere bouteille de vin dans mon cellier. Qu'on l'apporte, dit-il a une de ses filles, et buvons-la a Ia liberte et a Ia patrie. Strasbourg doit avoir bientot une ceremonie patriotique, il faut que de Lisie puise dans ces dernieres gouttes un de ces hymnes qui portent dans Fame du peuple l'ivresse d'ou il a jailli.» Les jeunes filles applaudirent, apporterent Ie vin, remplirent Ie verre de leur vieux pere et du jeune officier jusqu'a ce que la liqueur fut epuisee.
Il etait minuit. La nuit etait froide. De Lisie etait reveur; son cceur etait emu, sa tete echauffee. Le froid Ie saisit, il rentra chancelant dans sa chambre solitaire, chercha lentement !'inspiration, tantot dans les palpitations de son ame de citoyen, tantot sur Ie clavier de son instrument d'artiste, composant tantot l'air avant les paroles, tantot les paroles avant l'air, et les associant tellement dans sa pensee qu'il ne pouvait savoir lui-
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meme lequel, de la note ou du vers, etait ne Ie premier, et qu'il etait impossible de separer la poesie de la musique et Ie sentiment de l'expression. Il chantait tout et n'ecrivait rien*.
Accable de cette inspiration sublime, il s'endormit la tete sur son instrument et ne se reveilla qu'au jour. Les chants de la nuit lui remonterent avec peine dans la memoire comme les impressions d'un reve. Il les ecrivit, les nota et courut chez Dietrich. Il Ie trouva dans son jardin, bechant de ses propres mains des laitues2 d'hiver. La femme et les filles du vieux patriote n'etaient pas encore levees. Dietrich les eveilla, appela quelques amis, tous passionnes comme lui pour la musique et capables d'executer la composition de de Lisie. La fille аїпее de Dietrich accompagnait. Rouget chanta. A la premiere strophe, les visages palirent, a Ia seconde les larmes coulerent, aux dernieres Ie delire de l'enthousiasme eclata. La femme de Dietrich, ses filles, Ie pere, Ie jeune officier se jeterent en pleurant dans les bras les uns des autres. L'hymne de la patrie etait trouve; helas, il devait etre aussi l'hymne de Ia Terreur3 L'mfortune Dietrich marcha peu de mois apres a l'echafaud, au son de ces notes nees a son foyer, du cceur de son ami et de Ia voix de ses filles.
Le nouveau chant, execute quelques jours apres a Strasbourg, vola de ville en ville sur tous les orchestres populaires. Marseille l'adopta pour etre chante au commencement et a la fin des seances de ses clubs. Les Marseillais Ie repandirent en France en Ie chantant sur leur route4. De la lui vient Ie nom de Marseillaise. La vieille mere de Lisie, royaliste et religieuse, epouvantee du retentissement de Ia voix de son fils, lui ecrivait: «Qu'est-ce done que cet hymne revolutionnaire que chante une horde" de brigands qui traverse la France et auquel on mele notre nom?» De Lisie lui-meme, proscrit en qualite de royaliste, l'entendit, en frissonnant, retentir comme une menace de mort a ses oreilles en fuyant dans les sentiers des Hautes-Alpes. «Comment appelle-t-on cet hymne? demanda-t-il a son guide. — La Marseillaise», lui repondit Ie paysan. C'est ainsi qu'il apprit Ie nom de son propre ouvrage. Il etait poursuivi par l'enthousiasme qu'il avait seme derriere lui**.
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