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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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En decrivant, dans sa minutie pittoresque, Ie detail de Ia derniere journee d'Henri IV, LES FRERES THARA UD ont su rendre hommage au moins a deux qualites foncieres du souverain: sa preoccupation constante de son royal metier, et son courage a defter les complots du fanatisme.
Jamais Ie Roi n'apparut plus present a toutes choses, et en meme temps plus mysterieux, plus lointain, plus different de tous ceux qui l'entouraient, que dans ce jour du vendredi, quatorzieme de mai, qui fut Ie dernier de sa vie. Il s'eveilla de bon matin, se fit porter ses Heures1 dans son lit, car il avait toutes les facons d'un excellent catholique, allait tous les jours a la messe, et meme avait fonde un ordre de chevalerie religieuse, l'ordre de la Vierge du Mont Carmel, dont les membres devaient s'abstenir de manger de la chair Ie mercredi et reciter chaque matin l'office de la Vierge Marie, ou tout au moins Ie chapelet.
Son fils Vendome2 vint l'avertir que l'horoscope de ce jour ne lui etait pas favorable et qu'il devait se bien garder. «Qui vous a dit cela? fit Ie Roi.— Le medecin La Brosse.» Sa Majeste, qui connaissait La Brosse, repliqua: «C'est un vieux fbu; et vous en etes un jeune.»
On doit aj outer toutefois que l'anecdote est incertaine, encore qu'il n'y eut guere de jour ou l'on ne vint porter au Roi quelque presage de la sorte. Il n'y avait d'ailleurs pas d'occasion qu'il ne saisit pour se moquer de ces vains pronostics «La vie, avec telles craintes, serait pire que la mort, disait-il insouciamment je suis dans la main de Dieu, et ce qu'il garde est bien garde.» Et a ce propos, il racontait qu'un devin lui avait predit qu'il serait enterre huit jours apres son cousin Henri Ш, lequel etait mort depuis vingt ans.
Toute la matinee, il s'entretint des negociations en cours, de la guerre qui se preparait3 des reconnaissances qu'on avait faites pour Ie passage de ses troupes en Flandre, de l'etat de son armee, des equipages, de l'artillerie; d s'informa aupres des marechaux des logis des dispositions prises dans la rue Saint-Denis sur Ie parcours du cortege qui devait se derouler Ie dimanche, jour de l'entree solennelle de la Reine a Paris; il s'enquit des Personnages qui avaient retenu des fenetres et ou se trouvait Ie logis d'ou
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lui-meme il verrait passer sa femme; puis il se rendit a Saint-Roch4 pour у entendre l'office. Au meme moment, Ravaillac entendait aussi la messe. Il etait agenouille dans l'eglise Saint-Benoit5. Qui dira les sentiments, les pensees qui occupaient a cette heure la victime et Ie bourreau, Ie Bearnais incredule qui reve de sa maitresse, et Ie sombre Angoumoisin qui ecoute dans l'extase les derniers ordres de Dieu...?
On etait un vendredi, jour pareil aux autres jours pour l'homme qui suit l'office a Saint-Roch; jour terrible, jour non pareil pour l'homme qui prie a Saint-Benoit, jour de tristesse ou l'Eglise pleure sur les morts, et fait trembler les vivants, (...) jour du plus grand sacrifice, ou Jesus s'offre en holocauste pour racheter les peches des hommes... Pour racheter ce pauvre royaume, ne pouvait-on sacrifier une miserable vie? Un doute pourtant, un dernier doute fait hesiter Ravaillac. Il sait qu'il va frapper un homme en etat de peche mortel et que c'est sa vie eternelle qu'il va prendre avec sa vie. Doit-il envoy er une ame a la damnation eternelle? Mais quoi! est-ce encore une ame. l'esprit d'ou Dieu s'est retire*?..
Il sortit de Saint-Benoit, regagna les Cinq-Croissants6, у dejeuna avec l'hote7 et un nomme Colletet, marchand. .
De son cote, Sa Majeste remonta dans son carrosse, et rencontrant en chemin messieurs de Guise et Bassompierre8 il fit descendre une dame qui se trouvait dans Ie berceau9 pour prendre avec lui ses gentilshommes.
La conversation s'engagea sur un sujet assez plaisant, et soudain Ie Roi, touche par cette main de glace qui depuis quelques semaines s'abattait sur son epaule, et Ie jetait aux pensees graves, exprima une idee qui aujourd'hui lui etait familiere, mais qui parut surprenante aux courtisans qui l'ecoutaient:
«Vous ne me connaissez pas maintenant; mais je mourrai un de ces jours, et quand vous m'aurez perdu, vous reconnaitrez la difference qu'il у a de moi aux autres hommes**.»
Monsieur de Bassompierre dit alors:
«Sire, ne cesserez-vous done jamais de nous troubler en nous disant que vous mourrez bientot? Vous vivrez, s'il plait a Dieu, bonnes et longues annees. Vous n'etes qu'en la fleur de votre age, en une parfaite sante et force de corps, plein d'honneurs plus qu'aucun mortel, jouissant en toute tranquillite du plus florissant royaume du monde, aime et adore de vos sujets. Belle femme, belles maitresses, beaux enfants qui deviennent grands, que vous faut-il de plus et qu'avez-vous a desirer davantage?»
Le Roi se mit a soupirer et repondit simplement: «Mon ami, il faut quitter tout cela.»
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Quel errange mot mysterieux! Quel sentiment divinatoire, que de regret dans ce soupir! Mais la main glacee l'abandonne, l'avenir se ferme a ses yeux; et Гоп s'etonne qu'ayant jete un tel regard sur son destin, les soucis journaliers et les plaisirs communs puissent l'occuper encore.
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