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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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«Pourvu que Ie cyanure ne soit pas decompose, malgre Ie papiei d'argent», pensa-t-il. La main qu'il tenait tordit soudain Ia sienne, et, comme s'il eut communique par eile avec Ie corps perdu dans l'obscurite, il sentit que celui-ci se tendait. Il enviait cette suffocation convulsive. Presque en meme temps, l'autre: un cri etrangle auquel nul ne prit garde. Puis, rien. Katow se sentit abandonne. Il se retourna sur Ie ventre-et attendit. Le tremblement de ses epaules ne cessait pas.
Au milieu de Ia nuit, l'officier revint. Dans un chahut3 d'armes heurtees, six soldats s'approcherent des condamnes. Tous les prisonniers s'etaient reveilles. Le nouveau fanal, lui aussi, ne montrait que de longues formes confuses — des tombes4 dans Ia terre retournee, deja — et quelques reflets sur des yeux. Katow etait parvenu a se dresser. Celui qui commandait l'escorte prit Ie bras de Kyo5 en sentit Ia raideur, saisit aussitot Souen celui-la aussi etait raide. Une rumeur se propageait, des premiers rangs des prisonniers aux derniers. Le chef d'escorte prit par Ie pied une jambe du premier, puis du second; elles retomberent, raides. Il appela l'officier. Celui-ci fit les memes gestes. Parmi les prisonniers, Ia rumeur grossissait. L'officier regarda Katow .
«Morts?»
Pourquoi repondre!
«Isolez les six prisonniers les plus preches !
— Inutile, repondit Katow; c'est moi qui leur ai donne Ie cyanure». L'officier hesita:
«Et vous? demanda-t-il enfin.
— Il n'y en avait que pour deux», repondit Katow avec une joie profonde*. La Condition humaine (1933).
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Примечания:
1. Чуть изменшшийся. 2. Прежде чем я поднес руку к своему телу 3 Шум, звон (разг.) 4. Тени людей, напоминающие свежевырытые могилы 5 Кио отравился прежде двух товарищей Катова.
Вопросы:
* Expliquez les raisons de cette «joie ».
jean-paul sartre (ne en 1905)
JEAN-PAUL SARTRE est Ie representant Ie plus eclatant de ce que nous appeHerons l'existentialisme frangais.
On sait que, devant un monde ou regne l'absurde, Sartre en vient a poser que l'homme, s'il veut 'justifier son existence, doit prendre parti, s 'engager. Tant pis pour qui laisse la mort tirer Ie trait final sous une vie mal justifiee: nous ne sommes rien d'autre que nos actes.
C'est cette these que Sartre parvient a illustrer en un dialogue extremement concret. Ainsi Garcin, journaliste revolutionnaire qui a fui plutot que d'etre fusille, restera, maintenant qu'il est mort, un lache; et Ines, avec qui il se retrouve en enfer, demeure pres de lui comme «l'instrument charge de lui reprocher eternellement sa lachele».
L'ENFER, C'EST LES AUTRES...
GARCFN, la prenant aux epaules. — Ecoute, chacun a son but, n'est-ce pas? Moi, je me foutais1 de l'argent, de l'amour. Je voulais etre un homme. Un dur. J'ai tout mise sur Ie meme cheval. Est-ce que c'est possible qu'on soit un lache quand on a choisi les chemins les plus dangereux? Peut-on juger une vie sur un seul acte?
ESfES. — Pourquoi pas? Tu as reve trente ans que tu avais du cceur2; et tu te passais mille petites faiblesses parce que tout est permis aux heros. Comme c'etait commode! Et puis, a l'heure du danger, on t'a mis au pied du mur3 et... tu as pris Ie train pour Mexico.
GARCFN. — Je n'ai pas reve cet heroi'sme. Je l'ai choisi. On est ce qu'on
veut.
419
INES. — Prouve-le. Prouve que ce n'etait pas un reve. Seuls les actes decident de ce qu'on a voulu.
GARC IN. — Je suis mort trop tot. On ne m'a pas laisse Ie temps de faire mes actes.
INES. — On meurt toujours trop tot — ou trop tard. Et cependant la vie est la, terminee; Ie trait est tire, il faut faire Ia somme. Tu n'es rien d'autre que ta vie*.
GARCIN. — Vipere! Tu as reponse a tout.
INES. — Allons! Allons! Ne perds pas courage. Il doit t'etre facile de me persuader. Cherche des arguments, fais un effort. (Garсіп hausse les epaules.) Eh bien, eh bien? Je t'avais dit que tu etais vulnerable. Ah! Comme tu vas payer a present. Tu es un lache, Garcin, un lache parce que je Ie veux*. Je Ie veux, tu entends, je Ie veux! Et pourtant, vois comme je suis faible, un souffle. Je ne suis rien que Ie regard qui te voit, que cette pensee incolore qui te pense. (II marche sur elle les mains ouvertes.) Ha! Elles s'ouvrent ces grosses mains d'homme. Mais qu'esperes-tu? On n'attrape pas les pensees avec les mains. Allons, tu n'as pas Ie choix: il faut me convaincre. Je te tiens.
ESTELLE4.—Garcin!
GARCIN. —Quoi?
ESTELLE.—Venge-toi.
GARCIN. —Comment?
ESTELLE. — Embrasse-moi, tu l'entendras chanter5.
GARCIN. —C'est pourtant vrai, Ines. Tu me tiens, mais je te tiens aussi.
(II se penche sur Estelle. Ines pousse un cri.)
INES. — Ha! Lache! Lache! Va! Va te faire consoler par les femmes. ESTELLE. — Chante, Ines, chante!
INES. — Le beau couple! Si tu voyais sa grosse patte posee a plat sur ton dos, froissant la chair et l'etoffe. Il a les mains moites; il transpire. II laissera une marque bleue sur ta robe.
ESTELLE. — Chante! Chante! Serre-moi plus fort contre toi, Garcin; eile en crevera (...).
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