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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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Le jour, je m'egarais sur de grandes bruyeres terminees par des fbrets. Qu'il fallait peu de chose a ma reverie! une feuille sechee que Ie vent chassait devant moi, une cabane dont la fumee s'elevait dans la cime depouillee des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du nord sur Ie tronc d'un chene, une roche ecartee, un etang desert ou Ie jonc fletri murmurait! Le clocher solitaire, s'elevant au loin dans la vallee, a souvent attire mes regards; souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tete. Je me figurais les bords ignores, les climats lointains ou ils se rendent; j'aurais voulu etre sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait; je sentais que je n'etais moi-meme qu'un voyageur; mais une voix du ciel semblait me dire: «Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue; attends que Ie vent de la mort se leve; alors tu deploieras ton vol vers ces regions inconnues que ton cceur demande».
«Levez-vous vite, orages desires, qui devez emporter Rene dans les espaces d'une autre vie!» Ainsi disant, je marchais a grands pas, Ie visage enflamme, Ie vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie ni frisson, enchante2 tourmente, et comme possede par Ie demon de mon cceur*.
Rene (1802).
Примечания:
1. Один из воинов, воспетых Оссианом, шотландским бардом Ш в., которого придумал Макферсон и от имени которого сочинил "Песни Оссиана". Это была одна из знаменитейших литературных мистификаций. 2. Очарованный, околдованный.
Вопросы:
* On comparera се texte avec les pieces celebres de Lamartine intitulees 1/isolement et L'Automne. — On a dit que Chateaubriand etait Ie dernier «enchanteur des forets bretonnes-». Ce texte vous fait-il sentirpourquoi!
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ernest renan (1823-1892)
AVEC la generation de 1848 s'eteint d'une fagon assez brusque Ie decourage-ment particulier a Vage romantique. L'homme, qui s'etait cru delaisse, reprouve, maudit, re-prend confiance, sinon en Dieu, du moins dans /ej progres de sa propre connaissance. Une nouvelle foi se cree, une sorte de religion lai'que qui aboutira a l'idolatrie du «scientisme». ERNEST RENAN est certainement un de ceux qui ont traduit avec Ie plus de profondeur cet espoir en TAvenir de la Science.
DE L'lNDIVIDU A L'HUMANITE
Un jour, ma mere et moi, en faisant un petit voyage a travers les sentiers pierreux des cotes de Bretagne qui laissent a tous ceux qui les ont foules de si doux souvenirs, nous arrivames a une eglise de hameau, entouree, selon l'usage, du cimetiere, et nous nous у reposames. Les murs de l'eglise en granit a peine equarri et couvert de mousses, les maisons d'alentour construites de blocs primitifs, les tombes serrees, les croix renversees et effacees, les tetes nombreuses rangees sur les etages de la maisonnette qui sert d'ossuaire, attestaient que, depuis les plus anciens jours ou les saints de
Bretagne avaient paru sur ces flots, on avait enterre en ce lieu. Ce jour-la,
j'eprouvai Ie sentiment de 1 immensite, de l'oubli et du vaste silence ou s'engloutit la vie humaine avec un effroi que je ressens encore, et qui est
reste un des elements de ma vie morale. Parmi tous ces simples qui sont la a l'ombre de ces vieux arbres, pas un, pas un seul ne vivra dans l'avenir. Pas
un seul n'a insere son action dans Ie grand mouvement des choses; pas un seul ne comptera dans la statistique definitive de ceux qui ont pousse a l'eternelle roue. Je servais alors Ie Dieu de mon enfance1, et un regard eleve vers la croix de pierre, sur les marches de laquelle nous etions assis, et sur Ie tabernacle qu'on voyait a travers les vitraux de l'eglise, m'expliquait tout
cela. Et puis, on voyait a peu de distance, la mer, les rochers, les vagues blanchissantes, on respirait ce vent celeste qui, penetrant jusqu'au fond du
cerveau, у eveille je ne sais quelle vague sensation de largeur et de liberie. Et puis ma mere etait a mes cotes; il me semblait que la plus humble vie
pouvait refleter Ie ciel grace au pur amour et aux affections individuelles.
J'estimais heureux ceux qui reposaient en ce lieu.
Depuis j'ai transporte ma tente" et je m'explique autrement cette grande
nuit. Ils ne sont pas morts, ces obscurs enfants du hameau; car la Bretagne
vit encore, et ils ont contribue a faire la Bretagne; ils n'ont pas eu de role
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dans Ie grand drame, mais ils ont fait partie de ce vaste chceur sans lequel Ie drame serait froid et depourvu d'acteurs sympathiques. Et quand la Bretagne ne sera plus, la France sera, et quand la France ne sera plus, l'humanite sera encore, et eternellement l'on dira: «Autrefois, il у eut un noble pays, sympathique a toutes les belles choses, dont la destinee fut de souffrir par l'humanite et de combattre pour eile.» Ce jour-la Ie plus humble paysan qui n'a eu que deux pas a faire de sa cabane au tombeau, vivra comme nous dans ce grand nom immortel; il aura fourni sa petite part a cette grande resultante. Et quand l'humanite ne sera plus. Dieu sera, et l'humanite aura contribue a Ie faire, et dans son vaste sein se retrouvera toute vie, et alors il sera vrai a la lettre que pas un verre d'eau3, pas une parole qui aura servi l'ceuvre divine du progres ne sera perdue *.
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