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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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Il est vrai que pendant que je ne faisais que considerer les mceurs des autres hommes, je n'y trouvais guere de quoi m'assurer, et que j'y remarquais quasi7 autant de diversite que j'avais fait auparavant entre les opinions des philosophes. En sorte que Ie plus grand profit que j'en retirais etait que, voyant plusieurs choses, qui, bien qu'elles nous semblent fort extravagantes et ridicules, ne laissent pas d'etre8 communement recues et approuvees par d'autres grands peuples, j'apprenais a ne rien croire trop fermement de ce qui ne m'avait ete persuade que par l'exemple et par la coutume; et ainsi je me delivrais peu a peu de beaucoup d'erreurs qui peuvent offusquer notre lumiere naturelle et nous rendre moins capables d'entendre raison. Mais, apres que j'eus employe quelques annees a etudier ainsi dans Ie livre du monde et a tacher d'acquerir quelque experience, je pris un jour la resolution d'etudier aussi en moi-meme, et d'employer toutes les forces de mon esprit a choisir les chemins que je devrais suivre. Ce qui me reussit beaucoup mieux, ce me semble, que si je ne me fusse jamais eloigne ni de mon pays ni de mes livres*.
Discours de laMethode (1637), lre partie.
Примечания:
I. В северных странах — комната с большой изразцовой печью. 2. Имеются в виду книги вообще — и изящная словесность, и ученые трактаты. 3. Королевские дворы, придворные. 4. Случай. 5. Telle reflexion... que (consequence). 6. Qui n'ont pour lui d'autre consequence que de lui en faire tirer d'autant plus... 7. Почти. 8. Ne manquent pas d'etre... sont pourtant...
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Вопросы:
* Qu'est-ce qu'un komme d'aujourd'hui aimera dans cette n experience », renouvelee de Montaigne? —Montrez que la phrase de Descartes est einore tout alourdie par I'influence du latin, et, a cet egard, en recul par rapport au francais du Moyen Age.
blaise pascal (1623-1662)
DESCARTES etait un rationaliste aux yeux de qui les mathematiques constituaient la plus haute activite de Vesprit. Pour PASCAL, au contraire, il existe, au-dessus de !'intelligible pur, un monde surnaturel qui nous depasse, mais dont il sent et voudrait impatiemment nous faire partager la presence. D'oit ce cri, par quoi s'ouvre Ie Memorial de Jesus: «Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, поп celui des savants et des philosophes... » Par la, Vauteur des Pensees s'insere directement dans Ie cour ant antiintellectu-aliste qu 'avait inaugure Montaigne: mais il depasse Ie scepticisme un peu terre a terre de son predecesseur pour atteindre une certitude plus haute, celle qui part du «cceur» et aboutit a Dieu. Pensee mystique, si Von veut: mais il у a un mysticisme francais, comme Hy a une libre pensee francaise.
DIEU SENSIBLE AU CCEUR
C'est Ie cceur qui sent Dieu, et non Ia raison; voila ce que c'est que Ia foi: Dieu sensible au cceur, non a Ia raison.
Le cceur a ses raisons, que Ia raison ne connait point; on Ie sait en mille choses. Je dis que Ie cceur aime l'Etre universel naturellement, et soi-meme naturellement, selon qu'il s'y adonne1 et il se durch contre l'un ou l'autre, a son choix. Vous avez rejete Fun et conserve l'autre: est-ce par raison que
vous vous aimez?
Nous connaissons la verite, non seulement par Ia raison, mais encore par Ie cceur; c'est de cette derniere sorte que nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que Ie raisonnement, qui n'y a point de part, essaie de les combattre. Les pyrrhoniens2 qui n'ont que cela3 pour objet, у travaillent inutilement. Nous savons que nous ne revons point; quelque impuissance ou nous soyons de Ie prouver par raison, cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l'incertitude de toutes nos connaissances, comme ils Ie pretendent. Car Ia connaissance des premiers principes, comme4 qu'il у a espace, temps, mouvement, nombres, est aussi ferme qu'aucune de Celles que nos
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raisonnements nous donnent. Et c'est sur ces connaissances du. cceur et de l'instinct qu'il faut que Ia raison s'appuie, et qu'elle у fonde tout son discours. Le cceur sent qu'il у a trois dimensions dans l'espace, et que les nombres sont infinis; et Ia raison demontre ensuite qu'il n'y a point deux nombres carres dont l'un soit double de l'autre. Les principes se sentent, les propositions se concluent; et Ie tout avec certitude, quoique par differentes voies. Et il est aussi inutile et aussi ridicule que Ia raison demande au cceur des preuves de ces premiers principes, pour vouloir у consentir, qu'il serait ridicule que Ie cceur demandat a Ia raison un sentiment5 de toutes les propositions qu'elle demontre, pour vouloir les recevoir.
Cette impuissance ne doit done servir qu'a humilier Ia raison, qui voudrait juger de tout, mais non pas a combattre notre certitude comme s'il n'y avait que Ia raison capable de nous instruire. Plut a Dieu que nous n'en eussions au contraire jamais besoin et que nous connussions toutes choses par instinct et par sentiment! Mais la nature nous a refuse ce bien; elle ne nous a au contraire donne que tres peu de connaissances de cette sorte; toutes les autres ne peuvent etre acquises que par raisonnement.
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