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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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* Comment cette, page justifie-t-elle Ie titre general de t'ceuvre de Proust: «A la recherche du temps perdu»? — (Perdu = oublie.)
francois mauriac (ne en 1885)
C'n. Ya en Mauriac un sensuel hante par les problemes du peche et de la grace, si sa -prose a parfois Ie sombre eclat ой se refletent les angoisses du chretien, elle peut aussi exprimer Ie diame humain avec une nettete, une simplicite qui sont d'un grand artiste. A cet ecrivain genereux Ie prix Nobel de litterature, en 7952, est venu apporter une consecration universelle.
RUPTURE
Robert Costadot etait presque fiance a Rose Revolou. Mais, depuis que la famille de ~ celle-ci est ruinee, la mere de Robert fait tous ses efforts pour rompre les fianqailles. Fina-lement, Ie jeune homme cede a Vinfluence maternelle et decide de reprendre sa liberte.
Comme Forage grondait sur Bordeaux depuis deux jours, elle lui avait
dit:
«S'il pleut, attendez-moi chez Ie patissier, en face du jardin: oui. chez Jaeger; a six heures il n'y a personne.»
Le quart de six heures avait sonne. Robert avait deja mange trois gateaux, et, maintenant, il etait ecceure. L'eau ruisselait contre la boutique. «Si dans cinq minutes elle n'est pas la, je partirai...», songeait-il. Il avait ses nerfs des jouis d'orage, il en avait conscience: il connaissait et redoutait cette irritabilite presque folle. Comme dans son enfance, Ie front colle a la vitre, il observa Ie jet illinuscule de chaque goutte sur Ie trottoir.
Il se disait bien que Rose avait du etre retardee pai la pluie: elle ne pensait a rien, elle ne devait pas avoir de parapluie; elle arriverait dans un joli etat. . Il tourna les yeux vers les deux jeunes filles qui l'avaient servi tout a l'heure et qui chuchotaient derriere Ie comptoir. Il essaya d'imaginer l'impression que leur ferait Rose, et eut honte de sa honte. Il se leva, mit une piece de monnaie sur Ia table... Alors, il vit Rose qui s'arretait devant Ia porte, fermait avec peine un ridicule parapluie d'homme qu'avait du lui preter Chardon. Le vent collait contre ses cuisses une jupe mouillee. Elle entra, ne sut ou poser son parapluie ruisselant qu'une des demoiselles lui prit des mains, et alla s'asseoir pres de Robert. «J'ai couru», dit-elle. Il lui jeta un regard a Ia derobee: «En quel etat tu es! tu vas attraper mal...
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— Oh! je suis resistante! Ma jupe est lourde de pluie, j'ai les pieds trempes, et je ne me changerai que dans deux heures! Mais 5a ne fait rien, tu es la.
— Tu te negliges trop. Rose. Tu meprises trop...» Elle l'interrompit, croyant que c'etait une louange:
«Non, non... je ne suis pas plus courageuse qu'une autre, je n'ai aucun merite a ne pas penser a certaines choses: rien n'a d'importance que nous deux», dit-elle a voix basse.
Elle approcha de ses levres Ie verre de malaga1 qu'on lui avait apporte.
«II faudrait aussi penser a moi, dit-il, penser a la petite Rose que j'ai aimee...»
Elle Ie regarda avec etonnement. Il insista:
«Elle n'avait pas une jupe trempee de pluie, cette petite Rose, ni des souliers pleins d'eau, ni des meches sous son vieux chapeau"... Ce n'est pas un reproche, reprit-il vivement. Mais quelquefois, il faut me pardonner si je dois faire un effort... »
Elle ne Ie quittait pas des yeux. Il perdait pied:
«Je voudrais que tu aies pitie de toi-meme... je veux dire: de ton visage, de tes mains, de tout ton corps.. »
Elle cacha vivement ses mains sous Ia table. Elle etait devenue pale: «Je ne te plais plus?
— Ce n'est pas la question. Rose... Je te demande d'avoir pitie de toi-meme. Tu es la seule femme que je n'aie jamais vue se regarder dans une glace. Il te suffirait d'un regard pour comprendre ce que je veux dire.»
Le magasin etait assombri par Ia pluie epaisse et par les ormeaux du cours de Gourgue. Elle avait baisse Ia tete sur Ie babaA qu'elle mangeait. Il comprit qu'elle pleurait et n'en fut pas attendri. Ce qu'il eprouvait, c'etait cet agacement, cette crispation qui se traduisit par ces mots a peine murmures: «Allons, bon! des larmes maintenant...» Elle dit, sans lever Ia tete:
«Je merite tes reproches, cheri, mais si! Je vais t'expliquer: j'ai ete habituee a etre servie, depuis mon enfance. On faisait tout pour moi; on preparait mon bain, on faisait chauffer mon peignoir, Ia femme de chambre me frictionnait, me coiffait. Crois-tu que jusqu'a ces derniers temps, je n'avais jamais boutonne mes bottines moi-meme? Maintenant je rentre tard, je me leve a l'aube... Alors, je simplifie. Je me rends compte que je ne fais pas Ie necessaire... Je croyais que nous nous aimions au-dela de toutes ces choses... Je croyais que notre amour...»
Elle ne put continuer. Un sanglot l'etouffait. Il ne l'aidait d'aucune parole. Il attendait, avec Ie sentiment obscur qu'ils suivaient tous deux une route inconnue qui pouvait Ie mener bien plus loin qu'il n'eut ose Ie rever. Tout a coup, eile lui prit la main, il vit de tout pres sa petite figure jaune et
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mouillee. Il sentit son baieine amere:
«Pourtant, samedi soir, dans Ie rond de tilleuls, je te plaisais?»
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